Guinée : le gouvernement invite les opposants au dialogue
Suite aux violences de mardi entre les forces de l’ordre et les opposants, qui ont fait deux morts et une quarantaine de blessés à Conakry, le gouvernement guinéen a proposé une rencontre aux partis d’opposition.
Le communiqué du gouvernement du Premier ministre Mohamed Saïd Fofana propose que cette rencontre ait lieu vendredi. Son objectif ? Trouver un consensus sur la tenue des élections législatives du 29 décembre, une date contestée par l’opposition guinéenne depuis plusieurs mois.
Des représentants d’une trentaine de partis d’opposition se sont rencontrés jeudi à Conakry pour étudier la réponse à apporter à cette invitation. D’après une source proche de l’opposition, ils ont décidé d’envoyer deux représentants à la rencontre qui se contenteront de lire une déclaration au gouvernement.
"climat de terreur"
Lundi, une précédente rencontre, organisée à la demande du président Alpha Condé, avait échoué et l’opposition avait décidé de maintenir, malgré l’interdiction officielle, son rassemblement du lendemain à Conakry.
Lors de cette manifestation, de violents affrontements entre forces de l’ordre et opposants se sont produits dans plusieurs quartiers de la capitale. Mercredi, des descentes musclées de gendarmes ont été opérées dans ces mêmes quartiers et 322 personnes arrêtées.
Un collectif d’une vingtaine de partis d’opposition a dénoncé dans un communiqué « le climat de terreur, initié et entretenu par le gouvernement » dans ces quartiers, qui « vise à donner un caractère ethnique à une contradiction strictement politique » entre pouvoir et opposition.
Il « met en garde le gouvernement contre sa politique de répression ciblée et invite la communauté nationale, africaine et internationale à agir vite pour éviter un conflit majeur de nature ethnique en Guinée ».
L’opposition guinéenne craint que le pouvoir n’organise une fraude électorale. Elle considère que la date du 29 décembre pour les législatives a été fixée « unilatéralement » par Alpha Condé et exige la « restructuration » de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
(Avec AFP)
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