Réconciliation en Côte d’Ivoire : Koulibaly propose une rencontre Ouattara-Gbagbo
Alors que la Commission Dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) vient à peine d’être installée, le président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly lui met la pression. Pour régler le profond contentieux entre les leaders politiques de Côte d’Ivoire, il préconise le dialogue direct entre eux, « autour d’une table ».
La question de la réconciliation est dans toutes les consciences en Côte d’Ivoire, où une commission présidée par Charles Konan Banny a été installée mercredi pour tenter de consolider la paix. Le président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, ex-n° 2 du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Laurent Gbagbo dont il a récemment claqué la porte) a livré vendredi son analyse à ce sujet. « Les causes de la crise ivoirienne sont politiques et non ethniques, a-t-il estimé. C’est une haine personnalisée entre les leaders des trois grands partis, Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara ».
Selon lui, la réconciliation en Côte d’Ivoire doit passer par une rencontre entre ces trois leaders qui « ont instrumentalisé l’ethnie, la région et la religion à des fins purement électoralistes », a-t-il affirmé. « Si on reconnaît qu’il y a problème entre les trois, ils sont obligés de se retrouver autour d’une table. Non pas pour partager le pouvoir, mais se réconcilier », a-t-il poursuivi.
Koulibaly, qui a lancé sa propre formation, Liberté et démocratie pour la République (Lider), estime que si « on ne prend pas au sérieux ces différents éléments, on va traiter un faux problème et donner de fausses solutions et nous retrouver dans l’impasse à la fin du processus de réconciliation », a-t-il averti. Il attend ainsi « beaucoup de précisions » sur « la méthodologie, le chronogramme (calendrier) et la démarche » de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR). « Les Ivoiriens sont épuisés de cette longue crise dont personne n’a envie de traiter sérieusement les causes », accuse-t-il.
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Dialogue républicain
Le président ivoirien Alassane Ouattara vient pourtant d’initier un dialogue avec l’opposition. Après avoir installé la CDVR, il a reçu jeudi une délégation du Congrès national pour la résistance et la démocratie (CNRD), une coalition de partis soutenant Gbagbo et qui fait planer la menace d’un boycott des législatives du 11 décembre. Le FPI a en effet annoncé le 21 septembre qu’il suspendait sa participation à la Commission électorale indépendante (CEI), en dénonçant le « mépris » du régime à son égard et la place marginale du camp Gbagbo dans la CEI récemment remaniée.
Emmenée par Miaka Oureto, président par intérim du FPI, la délégation du CNRD a été reçue durant plus d’une heure au palais présidentiel d’Abidjan. « C’est le dialogue républicain qui vient d’être lancé, nous l’espérons », a déclaré Oureto à la sortie de la rencontre.
Selon le secrétaire général du FPI, Laurent Akoun, les questions de la « la réconciliation nationale » et du « jeu électoral » ont été évoquées ainsi que celles de la « sécurité », de « l’État de droit » et du « fonctionnement des institutions ».
(Avec AFP)
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