Égypte : les Frères musulmans brandissent la menace d’un boycott des législatives
La « coalition démocratique », dirigée par les Frères musulmans, a menacé hier dans un communiqué de ne pas participer aux prochaines élections législatives en Égypte si la loi électorale n’est pas modifiée d’ici là.
La « coalition démocratique », composée d’une trentaine de formations politiques égyptiennes dont le Parti « Liberté et la justice » issu des Frères musulmans et le Parti libéral al-Waf notamment, s’est dite prête à renoncer aux élections législatives du 28 novembre, les premières depuis la chute de Hosni Moubarak le 11 février, si la loi électorale n’est pas amendée d’ici là.
« Nous refusons de participer aux élections si l’article 5 de la loi électorale n’est pas annulé », indique un communiqué publié mercredi 28 septembre par la coalition. Promulguée par un décret de l’armée mardi 27 septembre, la loi électorale prévoit « l’élection des deux tiers des députés des deux chambres selon un mode de scrutin de liste fermée à la proportionnelle, et le dernier tiers par un scrutin uninominal » réservés aux candidats indépendants.
Selon l’article 5 de ce décret, seuls les indépendants peuvent se présenter au tiers des sièges soumis au scrutin uninominal et une fois élus ils n’auront le droit de rejoindre le bloc parlementaire d’aucun parti sous peine de perdre leur siège.
Les Frères musulmans dénoncent le système électoral mixte
L’alliance électorale menée par les Frères musulmans indique dans son communiqué être « étonnée par la position du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui a refusé la demande des forces politique d’élire tous les membres du parlement selon le mode de liste proportionnelle fermée (…) et a choisi un système qui prive les partis politiques de présenter des candidats aux sièges qui seront élus selon le mode uninominal ce qui signifie que la concurrence sur ces sièges sera uniquement entre les indépendants et les candidats de l’ancien régime ».
Ce système électoral mixte est accusé de faire le jeu proches de l’ancien pouvoir, qui pourraient se présenter sous l’étiquette « indépendant » et se faire élire grâce à leur soutien local encore puissant. Dans cette élection, le principal adversaire de la « coalition démocratique » devrait être « le bloc égyptien », regroupant des partis libéraux et de gauche. Le futur parlement aura pour mission de rédiger la nouvelle constitution de l’Égypte.
Lever l’état d’urgence
Alors que l’armée égyptienne a promis que le régime d’état d’urgence, tout au long des 30 années de pouvoir de Hosni Moubarak, sera abrogé avant la tenue de prochaines élections, son champ d’application vient d’être étendu.
Hillary Clinton, secrétaire d’État américaine, a appelé mercredi l’Égypte a lever l’état d’urgence au plus tôt. « C’est une étape importante vers l’état de droit et pour créer le contexte d’élections libres et démocratiques. Nous voulons voir cela le plus tôt possible », a-t-elle déclaré au côté de son homologue égyptien Mohammed Kamel Amr.
(Avec AFP)
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