Rwanda : la justice française rejette la demande d’extradition d’Agathe Habyarimana

La cour d’appel de Paris a rejeté mercredi la demande d’extradition, formulée par le Rwanda, de la veuve de l’ancien président rwandais, Agathe Habyarimana. Installée en France, elle est soupçonnée d’être impliquée dans le génocide de 1994.

Agathe Habyarimana, veuve du président rwandais Juvénal Habyarimana, tué en 1994. © DR

Agathe Habyarimana, veuve du président rwandais Juvénal Habyarimana, tué en 1994. © DR

Publié le 28 septembre 2011 Lecture : 1 minute.

« Je suis soulagée, j’ai toujours fait confiance à la justice française », a déclaré Agathe Habyarimana à l’issue de la décision rendue par la cour d’appel de Paris, où elle était présente avec plusieurs proches.

Agathe Kanziga, veuve Habyarimana, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités rwandaises en octobre 2009 pour « génocide » et « crimes contre l’humanité ». Elle avait été brièvement arrêtée et entendue par la justice française en mars 2010. Quelques jours avant cet épisode, Nicolas Sarkozy était en déplacement au Rwanda. Il s’agissait de la première visite d’un président français au « pays des mille collines » depuis le génocide de 1994.

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Mme Habyarimana, 69 ans, est souvent présentée comme l’une des têtes pensantes de l’ « akazu », premier cercle du pouvoir hutu. Ses membres ont planifié et mis en œuvre le génocide rwandais, déclenché par l’attentat du 6 avril 1994 contre l’avion transportant Juvénal Habyarimana.

"Les juges d’instruction doivent prendre une décision"

Outre le mandat d’arrêt rwandais, Mme Habyarimana fait aussi l’objet d’une enquête à Paris pour « complicité de génocide », suite à une plainte déposée en 2008 par une association française, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR).

« Cette décision de la cour d’appel va poser le problème du sort de cette procédure. Il va falloir que les juges d’instruction prennent une décision, prennent l’initiative de convoquer ou pas Mme Habyarimana », a dit son avocat Me Philippe Meilhac. « On ne va pas pouvoir rester éternellement dans cette situation. Les faits gravissimes reprochés à Mme Habyarimana sont anciens et totalement niés par Mme Habyarimana », a-t-il ajouté.

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Résidant dans l’Essonne, Mme Habyarimana attend par ailleurs la décision du tribunal administratif de Versailles, devant lequel elle a présenté un recours contre le rejet de sa demande de titre de séjour en France, pays où elle réside depuis plus de dix ans.

(Avec AFP)

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