Sénégal : Wade renonce à porter plainte contre Bourgi

Abdoulaye Wade ne portera finalement pas plainte en diffamation contre Robert Bourgi devant la justice française. Une décision prise après les rétractations de l’avocat, qui avait d’abord accusé le président sénégalais et son fils Karim d’avoir donné de l’argent en liquide à d’anciens dirigeants français.

L’avocat Robert Bourgi à Paris, le 12 septembre 2011. © AFP

L’avocat Robert Bourgi à Paris, le 12 septembre 2011. © AFP

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Publié le 28 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Affaire Bourgi : tempête sur la Françafrique
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Affaire Bourgi : tempête sur la Françafrique

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Abdoulaye Wade et Robert Bourgi font la paix – du moins sur le plan judiciaire. Après que l’avocat franco-libanais a déclaré à la police française s’être « trompé » en accusant le président sénégalais et son fils Karim d’avoir fait passer par son intermédiaire de l’argent en liquide pour le financement de la campagne de Jacques Chirac en 2002, Wade a renoncé à déposer plainte en diffamation.

« Il a reconnu son erreur. Pourquoi l’accabler davantage ? » a déclaré l’avocat du chef de l’État du Sénégal, Me Jean-René Farthouat, précisant que la plainte n’avait pas encore été envoyée au parquet de Paris.

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Robert Bourgi, « l’héritier » des réseaux de la Françafrique, ancien conseiller officieux de l’Élysée et de plusieurs présidences africaines, avait affirmé avoir transporté de nombreuses mallettes d’argent appartenant à des chefs d’État du continent pour les remettre à Jacques Chirac et à son ex-premier ministre Dominique de Villepin.

Parmi les « donateurs » qu’il avait alors cités figuraient Abdoulaye Wade et son fils, le ministre d’État Karim Wade. La présidence sénégalaise avait démenti ces accusations et annoncé son intention de poursuivre Bourgi en diffamation à Paris et Dakar.

Bourgi quand même devant les tribunaux

Après la rétractation de Bourgi sur le cas Wade lors de son interrogatoire par la brigade financière jeudi 22 septembre, son avocat, Me Eric Dupond-Moretti avait indiqué qu’il s’était « trompé », sous le coup de « l’émotion » en les accusant.

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Bourgi a en revanche maintenu ses allégations concernant les transferts de fonds en provenance d’autres chefs d’État africains, parmi lesquels Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et Omar Bongo (Gabon).

Robert Bourgi devrait quand même devoir répondre de l’accusation de diffamation devant la justice française, puisque Jacques Chirac, Dominique de Villepin ont annoncé leur intention de porter plainte. Mardi, l’ancien président français et son ex-premier ministre n’étaient pas encore passé à l’acte, mais l’ancien leader d’extrême droite Jean-Marie Le Pen (également cité comme destinataire des fonds occultes) a lui déjà saisi le tribunal de grande instance de Paris d’une citation directe à l’encontre de Bourgi.

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(avec AFP)

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