Libye : découverte du charnier d’Abou Salim, frappes de l’Otan à Syrte

Les autorités du CNT ont annoncé dimanche avoir mis au jour les restes de quelque 1 700 corps de prisonniers exécutés par le régime de Mouammar Kadhafi après une mutinerie en 1996 dans la prison d’Abou Salim, à Tripoli. Pendant ce temps à Syrte, l’offensive contre les pro-Kadhafi continuait, largement appuyée par les frappes de l’Otan.

Un reste de machoire humaine dans le charnier d’Abou Salim, le 25 septembre 2011 à Tripoli. © AFP

Un reste de machoire humaine dans le charnier d’Abou Salim, le 25 septembre 2011 à Tripoli. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 26 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Mouammar Kadhafi est-il allé trop loin dans l’abomination ? Le souvenir du massacre de 1996 dans la prison d’Abou Salim à Tripoli, suite à une mutinerie, est en tout l’une des causes de la révolte contre son régime. À la mi-février, les premières manifestations à Benghazi, bastion de la rébellion, ont eu lieu à l’appel de familles de prisonniers tués pour protester contre l’arrestation de leur avocat.

D’où l’émotion en Libye quand le douloureux souvenir de 1996 a une nouvelle fois été réveillé par l’exhumation du charnier de la prison. Le Conseil national de transition (CNT) a en effet annoncé dimanche avoir retrouvé les restes de quelque 1 700 corps des détenus exécutés à Abou Salim.

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Pendant ce temps, sur le terrain, l’assaut contre Syrte semblait suspendu à la progression des bombardements de l’Otan sur la ville. Les combattants pro-CNT ont laissé la place aux frappes de l’organisation atlantique après une avancée de plusieurs kilomètres dans le bastion de Kadhafi.

Représailles contre les civils

À l’ouest de Syrte, les pro-CNT se sont retirés sur leurs positions arrière à environ 1 km de la ville, tandis qu’à l’est, plusieurs véhicules chargés de munitions, d’eau, de vivres et de matelas sont entrés dans la ville dimanche, ce qui semble indiquer l’intention de s’installer prochainement sur les positions prises. Selon un porte-parole militaire, les combats de samedi ont fait sept morts et 145 blessés parmi les pro-CNT.

L’Otan avait fait état samedi « d’exécutions » et « de prises d’otages » et évoqué une aggravation de la situation. Selon le témoignage à l’AFP d’un professeur d’informatique ayant fui la ville dimanche matin, des mercenaires africains ont mené des exactions contre la population en représailles de l’assaut de samedi.

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Makhlouf al-Farjani, porte-parole du Conseil militaire de Syrte, a répété que Mootassem Kadhafi, l’un des fils de l’ancien « Guide », se trouvait à Syrte : « Il encourage ses hommes et plusieurs de ses proches sur place à se battre. Mais il n’a plus aucun moyen de sortir de la ville : il va être capturé ou tué ».

Touaregs et mercenaires africains

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À Ghadamès, à la frontière algérienne, au moins huit combattants pro-CNT ont été tués et 50 autres blessés dans une attaque menée dimanche par des pro-Kadhafi appuyés par des Touaregs et des mercenaires algériens, selon un responsable local et des témoins. Les pro-Kadhafi ont bombardé cette ville historique classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Des dizaines de personnes ont manifesté à Tripoli pour exiger que le CNT envoie des renforts à Ghadamès.

Enfin, sur le front de Bani Walid (170 km au sud-est de Tripoli), les combattants positionnés à l’entrée de la ville subissaient toujours les tirs de roquette lancés depuis l’intérieur par les forces pro-Kadhafi. « Nous n’allons pas attaquer aujourd’hui », a déclaré Omar Mokhtar, un commandant des forces pro-CNT, assurant que les forces du CNT se regrouperaient à Bani Walid « dès qu’elles en auraient fini avec Syrte » et que Seif el-Islam, le fils le plus en vue de Mouammar Kadhafi, se trouvait à Bani Walid.

(Avec AFP)

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