Tunisie : l’ex-premier ministre de Kadhafi condamné à six mois de prison
L’ex Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi a été arrêté en Tunisie et condamné jeudi à six mois de prison pour entrée illégale dans le pays.
Al Baghdadi Al-Mahmoudi, Premier ministre jusqu’aux derniers jours du régime Kadhafi, a été arrêté mercredi soir près de Tamaghza (sud-ouest), à la frontière avec l’Algérie. Il circulait avec deux autres hommes, dont l’identité n’a pas été précisée, à bord d’un 4X4 dans cette région désertique du sud tunisien. « Ils ont été interpellés car ils ne disposaient pas de tampon d’entrée en Tunisie », a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur Hichem Meddeb, insistant sur le fait que les trois hommes étaient poursuivis pour « entrée illégale » dans le pays.
Présentés en comparution immédiate au procureur de la République de Tozeur (430 km au sud de Tunis), ils ont été condamnés jeudi à 6 mois de prison ferme avec effet immédiat, a annoncé de son côté le porte-parole du ministère de la Justice Kadhem Zine el Abidine.
« Le juge a appliqué une loi de 1968 qui prévoit entre un mois et une année de détention pour ce chef d’accusation de franchissement illégal de la frontière », a-t-il ajouté, sans divulguer le lieu de détention des trois hommes.
"Des étrangers entrés illégalement en Tunisie"
Les autorités tunisiennes, qui ont d’abord présenté Al-Baghdadi Al-Mahmoudi comme ex-chef des services de renseignement libyen, ont insisté sur le fait que son arrestation n’était pas liée à son statut de dignitaire du régime libyen déchu.
« Pour nous ce sont des citoyens étrangers qui sont entrés illégalement en Tunisie », a répété M. Meddeb, qui n’a pas été en mesure de préciser si les trois hommes venaient d’Algérie ou si, a contrario, ils s’apprêtaient à y entrer.
M. Meddeb a également affirmé que cette arrestation n’avait « pas de lien » avec un violent accrochage survenu mercredi dans la même région entre un groupe armé non identifié venu d’Algérie et l’armée tunisienne.
Al-Mahmoudi est le deuxième dignitaire libyen arrêté en Tunisie depuis l’effondrement du régime du colonel Kadhafi, en fuite depuis la chute de Tripoli le 23 août. Le 7 septembre, le commandant libyen Khouildi Hamidi, compagnon de route de Kadhafi, avait été interpellé à l’aéroport international de Tunis-Carthage alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol pour Casablanca, au Maroc.
Poursuivi pour entrée illégale en Tunisie, ce commandant, qui a participé au coup d’Etat de 1969 en Libye /pays/libye/libye.asp et a longtemps dirigé les renseignements militaires du pays, a bénéficié d’un non-lieu le 13 septembre, confirmé en appel ce jeudi.
Coopération entre Tunis et Tripoli
La Tunisie constitue une voie de sortie pour les Libyens depuis le début du conflit mi-février. Des dignitaires pro-Kadhafi et des représentants de la rébellion y ont séjourné, voire négocié pendant les six premiers mois du conflit.
Officiellement neutre jusqu’aux derniers jours du régime Kadhafi, Tunis a reconnu le Conseil national de transition libyen (CNT) le 21 août. En visite à Tunis début septembre, le numéro 2 du CNT Mahmoud Jibril avait évoqué avec le Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi des questions de "sécurité bilatérale" et insisté sur la nécessité de coopération dans ce domaine entre les deux pays.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...