Maroc : le principal accusé de l’attentat de Marrakech nie tout en bloc

Adil el-Atmani, le principal accusé de l’attentat de la place Jemâa el-Fna de Marrakech, commis le 28 décembre dernier au Maroc, a nié toute les accusations qui pesaient contre lui, affirmant même n’être jamais allé dans la Ville ocre. Il était pourtant rapidement passé aux aveux après son arrestation.

Le Marocain Adil El-Atmani lors d’une reconstitution de l’attentat le 28 avril 2011 au café Argana © AFP

Le Marocain Adil El-Atmani lors d’une reconstitution de l’attentat le 28 avril 2011 au café Argana © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 23 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Jeudi à Salé, près de la capitale marocaine, la reprise du procès des neufs prévenus dans l’affaire de l’attentat de Marrakech qui avait fait 17 morts dont plusieurs touristes étrangers le 28 avril dernier, a réservé une petite surprise. Le principal accusé a simplement nié toutes les accusations pesant contre lui.

Arrêté dès début mai, Adil El-Atmani avait pourtant rapidement reconnu les faits pendant sont interrogatoire par la police marocaine.

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Nombreux voyages à l’étranger

Campant sur la même ligne de défense que lors de sa première audition, il a affirmé jeudi n’avoir « jamais fabriqué les explosifs » avec lesquels l’attentat a été perpétré et même ne s’être jamais rendu à Marrakech.

Pour expliquer ce revirement, les avocats de la défense affirment que les aveux des suspects ont été extorqués sous la pression et des menaces de sévices physiques et réclament l’annulation de « toute la procédure judiciaire pour vice de forme ».

Arrivé au tribunal souriant en saluant ses proches comme ses huit co-accusés, Adil El-Atmani a toutefois paru hésitant lorsqu’il a été confronté aux témoignages des personnes qui l’ont identifié au Café Argana, sur la place Jemâa el-Fna ce jour là.

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Interrogé sur ses voyages en Syrie, en Libye, en Turquie et en Irak, il a affirmé que tous ces déplacements ont été effectués en vue d’une immigration clandestine.

Pieux et querelleur

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Les voisins du jeune homme, qui travaillait dans un commerce de chaussures à Safi, à 150 km au sud de Casablanca, l’ont présenté comme pieux et querelleur.

Une vingtaine de membres des familles des huit victimes françaises était arrivées au tribunal en brandissant des portraits de leurs proches décédés dans l’attentat avant de s’installer aux premiers rangs de la salle d’audience.

« J’attends de la justice marocaine qu’ils soient condamnés pour leurs méfaits car ils sont des barbares », a affirmé Jacques Sombret, le père de l’une des victimes.

« Voilà quatre mois qu’on nous ballade aussi bien du côté de la justice marocaine que française. La justice française nous a complètement oublié », a pour sa part affirmé Nadine Asnar, mère d’Eric (47 ans), une des victimes de l’attentat.

Sur les bancs arrière de la salle d’audience, Fatima plaidait de son côté l’innocence de son frère de 28 ans Abdelsamed Bettar, un des co-accusés « qui n’a rien à voir avec tout ça ».

(avec AFP)

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