Libye : un général Kadhafiste capturé, Syrte et Bani Walid résistent
Alors qu’une recontre à l’ONU doit avoir lieu ce mardi entre les nouvelles autorités libyennes et leurs partenaires internationaux, les troupes pro-CNT rencontrent une très vive résistance dans les deux derniers bastions de Kadhafi, Syrte et Bani Walid. La capture d’un général de l’ex-« Guide » ne suffit pas à conforter le moral des troupes.
C’est une grosse prise. Selon Mohamed Wardougou, représentant de la « Brigade du bouclier du désert » à Benghazi (est de la Libye), l’ancien chef des renseignements de Kadhafi dans la région de Sebha, le général Belgacem Al-Abaaj, a été « capturé lundi vers 17 heures (15 heures GMT) entre la ville de Sebha et Oum Alaraneb (…) en compagnie de membres de sa famille, alors qu’ils étaient à bord de cinq véhicules 4×4 ».
Un succès important, mais qui ne suffit pas à dissimuler le flottement qui s’est emparé du CNT depuis quelques jours, aussi bien sur les plans militaire que politique. Dimanche soir, l’annonce d’un nouveau gouvernement de transition a été reportée faute d’accord sur sa composition. Surtout, les villes de Syrte et de Bani Walid, les deux derniers bastions de Kadhafi, continuent de résister à l’assaut des forces pro-CNT.
Certes, toujours selon Mohamed Wardougou, les anti-Kadhafi seraient entrés à Sebha d’où « 300 mercenaires » de l’ex-« Guide » se seraient enfuis. Mais à Bani Walid, à 170 km au sud-est de la capitale, de violents combats opposaient lundi les forces du CNT aux partisans de Kadhafi, qui ont récemment lancé une violente contre-attaque. « Les révolutionnaires sont entrés ce matin dans la ville et livrent une rude bataille », a-t-il déclaré Abdallah Kenchil, un responsable local du CNT. Selon lui, la libération de ce vaste oasis serait terminée « dans les deux prochains jours ». Or l’assaut dure depuis une semaine…
Malaise sur le terrain
Selon Kenchil, les négociations pour l’évacuation de près de 50 000 civils ralentissent la progression des troupes. Mais sur le terrain, le malaise est combattants est réel. « Certains sont énervés, il y a une semaine on disait qu’on allait libérer Bani Walid en quelques heures mais c’est un front difficile avec une forte résistance et le pire c’est l’absence de coordination et d’organisation entre révolutionnaires », confesse Abdou.
Même problème à Syrte, à 360 km à l’est de Tripoli, où les pro-CNT cherchent surtout à consolider leurs positions et à dégager les principales artères pour laisser partir les civils.
D’après un porte-parole militaire du CNT, les combats se concentraient lundi autour du complexe de Ouagadougou, où le colonel Kadhafi tenait des sommets panafricains, qui semble devenu la nouvelle base de la célèbre 32e Brigade. Selon les combattants, le commandement de cette unité d’élite aurait été repris par Mouatassim Kadhafi, fils de dirigeant libyen déchu, médecin et militaire de carrière, lequel aurait remplacé son frère Khamis dont les pro-CNT ont déjà annoncé la mort à plusieurs reprises.
Rencontre Obama-Abdeljalil
Sur le front est de Syrte, les combattants ont progressé le long de la route côtière et se trouvaient lundi à une quarantaine de kilomètres de Syrte. D’importants échanges d’artillerie lourde ont éclaté à la mi-journée. « Nos combattants sont déployés et l’idée est d’avancer lentement mais sûrement », a expliqué le commandant pro-CNT Abdel Moustafa. L’Otan a quant à elle annoncé avoir mené dimanche des raids sur Syrte et sur Waddan, l’une des trois villes de l’oasis de Djofra (200 km au sud de Syrte), qui selon des commandants pro-CNT recèle de nombreuses caches d’armes.
Mardi au siège de l’ONU à New-York, une importante réunion doit avoir lieu entre les États-Unis et ses partenaires dans le dossier libyen. Elle sera suivie par la première rencontre en tête-à-tête entre le président américain Barack Obama et Moustafa Abdeljalil, le numéro un du CNT.
(Avec AFP)
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