Madagascar : Marc Ravalomanana de retour au pays « incessamment sous peu »
Dimanche soir, la ministre de la Justice malgache Christine Razanamahasoa a affirmé que Marc Ravalomanana serait « arrêté » s’il rentrait à Madagascar. Interrogée par jeuneafrique.com, l’avocate de l’ancien président affirme pourtant que ce dernier a toujours l’intention de rentrer dans son pays, le plus rapidement possible.
« Je ne veux pas polémiquer, il s’agit d’un processus délicat. Tout ce que je peux vous dire, c’est que M. Ravalomanana va rentrer à Madagascar incessamment sous peu ». Pour Me Hanitra Razafimanantsoa, avocate de l’ancien président en exil, pas question de se laisser impressionner par les récentes déclarations de la garde des Sceaux malgache.
Dimanche soir, la ministre d’Andry Rajoelina déclarait publiquement que M. Ravalomanana serait « arrêté à son débarquement » s’il atterrissait à Madagascar. Au lendemain de la signature de la feuille de route de sortie de crise élaboré par la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe), cette petite phrase a fait grand bruit. Théoriquement, le document signé par les groupements politiques malgaches permet en effet un retour « sans conditions » du président évincé Marc Ravalomanana dans son pays.
"Tout exilé politique a le droit de revenir"
Exilé en Afrique du Sud, l’ex-président est sous le coup de trois condamnations par la justice malgache depuis qu’il a été évincé du pouvoir en mars 2009. Il a notamment été condamné à une peine aux travaux forcés à perpétuité pour la répression du soulèvement devant le palais présidentiel en février 2009. Bilan : 36 morts.
« La feuille de route prévoit que tout exilé politique a le droit de revenir, y compris M. Ravalomanana, explique l’avocate de l’ex-président. Nous sommes donc en train d’élaborer une stratégie pour assurer sa sécurité judiciaire ». D’après Me Razafimanantsoa, des contacts indirects entre les deux camps sont en cours pour trouver un accord. « Nous allons notamment demander une levée des condamnations contre lui parce qu’il a été jugé par une autorité qui n’avait pas les compétences pour juger un chef de l’État », affirme ainsi Mamy Rakotoarivela, chef de délégation de l’ex-président.
Du côté d’Andry Rajoelina, la solidarité gouvernementale prime. Le ministre de la Communication, M. Rahajason, a précisé que la position de Mme Razanamahasoa était celle du gouvernement et que celui-ci « adhérait entièrement à la mise en œuvre de la feuille de route ».
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