Débat : tentative d’assassinat contre Alpha Condé, vers une déstabilisation de la région ?

Le 19 juillet, un commando armé prend d’assaut la résidence d’Alpha Condé à Conakry. Plus de deux mois après les faits, le président guinéen dénonce la « complicité » des gouvernements gambien et sénégalais dans l’affaire. Dakar et Banjul ont-ils comploté contre Alpha Condé ? Ces accusations représentent-elles un risque de déstabilisation de la région ? Jeuneafrique.com vous invite à participer au débat et publiera les meilleures contributions.

Condé-Wade, une entente cordiale définitivement oubliée. © Vincent Fournier pour J.A.

Condé-Wade, une entente cordiale définitivement oubliée. © Vincent Fournier pour J.A.

Publié le 19 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

« J’estime que l’attentat a été préparé à l’hôtel Méridien Président, à Dakar, et qu’il y a eu des va-et-vient entre Dakar et la Gambie. J’estime que cela ne pouvait se faire à leur insu ». Dimanche 11 septembre, le président guinéen Alpha Condé vient de lâcher une bombe diplomatique au micro de la radio Sud FM. Pour la première fois, il accuse publiquement le Sénégal et la Gambie d’être complices dans l’attentat dont il a été la cible en juillet.

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Le Sénégal et la Gambie ont-ils été complices de la tentative d’assassinat contre le président Guinéen Alpha Condé ? Vous pouvez débattre de cette question dans les commentaires de cet article, sur notre page Facebook, ou encore nous envoyer un mail à redactionweb@jeuneafrique.com. Nous publierons ensuite une sélection des réflexions les plus originales et les mieux argumentées.

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Pour rappel, l’attaque contre la résidence présidentielle de Conakry avait été perpétrée par un groupe de militaires dans la nuit du 18 au 19 juillet. Durant trois heures, les combats font rage entre les assaillants et la garde du président. Alpha Condé en sortira miraculeusement indemne. Par la suite, 38 personnes, dont 25 militaires, seront arrêtées et poursuivies pour « attentat contre la sûreté de l’État » et « tentative d’assassinat » du président.

D’après Alpha Condé, les commanditaires de l’attaque sont bien connus. Il s’agit de Bah Oury, numéro 2 de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), le parti de l’opposant Cellou Dalein Diallo, et de Tibou Kamara, ancien bras droit du général Sékouba Konaté, chef de la transition guinéenne. Dans l’esprit du président guinéen, les deux hommes ont également bénéficié de la complicité de Dakar et de Banjul.

Dakar et Banjul démentent

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Longtemps aidé et appuyé par Abdoulaye Wade, Alpha Condé aurait mal supporté le fait que le président sénégalais soutienne son adversaire Cellou Dalein Diallo à la présidentielle. En l’accusant de complicité dans l’attaque du 19 juillet, l’entente cordiale qui prévalait un moment entre les deux hommes semble définitivement oubliée.

Du côté de Dakar, on dément catégoriquement les accusations de Condé. « Le gouvernement sénégalais n’a jamais été mêlé ni de près ni de loin à ces évènements, assure le porte-parole de la présidence Serigne Mbacké Ndiaye. Le président Wade – et ça, le président Alpha Condé en est conscient – s’est beaucoup investi (…) pour que la Guinée puisse assurer une transition et aller vers des élections transparentes », a-t-il poursuivi.

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A Banjul, le son de cloche est le même. Dans un communiqué officiel publié le lundi 12 septembre, le ministère des Affaires étrangères déclare que le gouvernement gambien «  n’a pas été impliqué et n’a reçu aucune information préalable à la tentative d’assassinat du président guinéen ». En attendant les résultats de l’enquête judiciaire, la crise diplomatique couve en Afrique de l’Ouest.

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