Libye : assaut sur Syrte et Bani Walid, Erdögan à Tripoli

Alors que les combattants pro-CNT progressent difficilement à Syrte, l’un des derniers bastions de Mouammar Kadhafi, l’assaut a également été lancé sur Bani Walid. Pendant ce temps à Tripoli, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdögan rendait visite aux nouvelles autorités libyennes, dans la foulée des dirigeants français et britannique Sarkozy et Cameron.

Les forces du CNT libyen aux abords de Wadi Bey, le 15 septembre 2011. © AFP

Les forces du CNT libyen aux abords de Wadi Bey, le 15 septembre 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 16 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

« Les révolutionnaires sont entrés dans Bani Walid » (170 km au sud-est de Tripoli), a affirmé vendredi Mahmoud Chammam, porte-parole du Conseil national de transition libyen (CNT), pour qui « la situation sera réglée ce soir ». Le même optimisme régnait concernant l’assaut sur Syrte, entamé jeudi soir. « L’idée aujourd’hui, c’est de libérer la ville (…) nous préparons nos armes », a déclaré Adel Agida, commandant des 85 hommes de la brigade du Lion, en route pour la capitale de la région natale de Mouammar Kadhafi, située à 360 km à l’est de Tripoli.

De violents combats se poursuivaient à Syrte vendredi matin, notamment autour de l’aéroport qui serait depuis tombé entre les mains des anti-Kadhafi, lesquels assurent désormais contrôler la moitié de la ville. « Si Dieu le veut nous allons prendre la seconde moitié aujourd’hui », a déclaré Ibrahim Sweyib, un combattant du CNT. Un autre, âgé de 24 ans, ajoute : « Nous tenons la zone résidentielle 2 et nous devons maintenant prendre les zones 1 et 3.

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Lourdes pertes

Il semble que les Kadhafistes aient laissé entrer les pro-CNT dans la ville avant de les harceler, notamment avec des snipers postés sur les toits. « Les révolutionnaires ont avancé hier (jeudi) à l’intérieur de la ville de Syrte pour évaluer la résistance. Aujourd’hui les Kadhafistes utilisent plus d’armes lourdes qu’hier », a expliqué Abdelbasset Jari, membre d’une brigade de Misrata. Les forces du CNT ont indiqué avoir essuyé de lourdes pertes avec au moins 11 morts et 34 blessés.

Mais Farah Abdel Kafi, un combattant entré à Syrte jeudi, relativise : la résistance des Kadhafistes « n’est pas terriblement forte », selon lui. Quoi qu’il en soit, les combattants pro-CNT sont ici aussi appuyés par des bombardements de l’Otan, qui a indiqué vendredi avoir touché la veille 16 objectifs militaires à Syrte.

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« Il y aura des attaques de l’Otan sur les villes qui résistent, Syrte, Bani Walid et Sebha, ce sera des attaques sur plusieurs fronts et plusieurs axes, mais nous nous sommes très bien préparés sur ces axes et nous allons repousser cette agression », a promis jeudi soir le porte-parole de Mouammar Kadhafi, Moussa Ibrahim, par téléphone sur la chaîne Arraï. Ibrahim a également dénoncé la visite éclair jeudi en Libye du président français Nicolas Sarkozy et du Premier ministre britannique David Cameron, qui ont été accueillis en héros à Tripoli et benghazi. Il les accuse de vouloir « transformer la Libye en fief de l’Occident ».

Erdögan à Tripoli pour la prière du vendredi

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« Ils se sont dépêchés de venir à Tripoli pour conclure des accords secrets avec les collaborateurs et les traîtres et mettre la main sur le pétrole et les investissements sous prétexte de la reconstruction », a accusé Ibrahim. Mais après cette première visite de dirigeants occidentaux, c’est au tour du Premier ministre turc de faire une visite officielle au CNT à Tripoli, où il est arrivé vendredi après s’être rendu en Tunisie et en Égypte.

Pendant sa tournée des pays du Printemps arabe, Recep Tayyip Erdögan a reçu de nombreux témoignages d’admiration. Il a été accueilli à l’aéroport par le chef du CNT, Moustafa Abdeljalil, et le numéro 2 de cette instance, Mahmoud Jibril, et a participé à la prière du vendredi.

(Avec AFP)

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