Affaire Bourgi : Ali Bongo « ne connaît pas la Françafrique »

« C’est une affaire qui ne nous concerne pas, c’est une affaire qui pour moi relève du passé, je ne connais pas la Françafrique », a déclaré le président Gabonais à l’issue d’un conseil des ministres délocalisé à Franceville, en référence aux déclarations de Robert Bourgi sur le financement de la campagne électorale de Jacques Chirac en 2002 par des chefs d’États africains.

Le président gabonais Ali Bongo à l’Elysée le 21 février 2011. © AFP

Le président gabonais Ali Bongo à l’Elysée le 21 février 2011. © AFP

Publié le 16 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Affaire Bourgi : tempête sur la Françafrique
Issu du dossier

Affaire Bourgi : tempête sur la Françafrique

Sommaire

Après le Congo, qui avait immédiatement démenti les propos de Robert Bourgi, et la plainte que Karim Wade a indiqué vouloir déposer à l’encontre du conseiller officieux de Nicolas Sarkozy, c’est au tour d’Ali Bongo de réagir au propos de l’avocat d’origine libanaise né à Dakar. « Il faut croire qu’il y a beaucoup de personnes qui vivent dans le passé (…) Il s’en trouve toujours pour nous ramener en arrière. Quand je dis que je ne connais pas la Françafrique, je ne connais pas la Françafrique », a ainsi martelé Ali Bongo.

20 millions de dollars

la suite après cette publicité

Ces propos interviennent après les déclarations de Robert Bourgi qui a affirmé à plusieurs médias français et sénégalais avoir remis à l’ancien président français Jacques Chirac et à son ex-bras droit près de 20 millions de dollars de dirigeants africains. Des fonds très vraisemblablement destinés au financement de la campagne présidentielle de 2002 du président sortant.

« Par mon intermédiaire, et dans son bureau, cinq chefs d’État africains – Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire), Denis Sassou Nguesso (Congo) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon) – ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne de 2002 », a ainsi répété à plusieurs reprise Robert Bourgi.

Pas de plainte contre Bourgi ?

Ali Bongo, qui succède en 2009 à son père, Omar Bongo, à la présidence du Gabon, a poursuivi sur sa lancée en affirmant : « Je connais les relations d’État à État que j’ai avec un pays, un de nos partenaires privilégiés, comme aussi d’autres relations privilégiées avec d’autres pays. Et il se trouve que depuis qu’il est indépendant, le Gabon a des relations avec beaucoup de pays. Et dans le cadre de ces autres pays, on ne vient pas me parler d’affaires comme celle-là »

la suite après cette publicité

Ali Bongo semble cependant écarter l’éventualité d’une plainte contre Robert Bourgi en précisant que « ceux qui ont porté plainte sont ceux qui ont été personnellement mis en cause. (…) Je réponds des actes que je pose (…). »

Evoquant le défunt Omar Bongo, dont le nom a été avancé par Robert Bourgi comme l’un des « financeurs » de Jacques Chirac, la porte-parole de la présidence, Clémence Mezui Me Mboulou, avait déjà appelé à respecter « les traditions gabonaises qui veulent qu’on laisse en paix les baobabs qui se sont couchés pour l’éternité ».

la suite après cette publicité

Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour entendre Me Bourgi qui a notamment accusé l’ancien président Jacques Chirac, l’ancien premier ministre Dominique de Villepin et l’ex-dirigeant du parti d’extrême droite Front National Jean-Marie Le Pen, d’avoir reçu des fonds occultes de chefs d’État africains.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

En s’accusant d’avoir porté des valises, Bourgi savait qu’il ne risquait pas grand chose… © Gonzalo Fuentes/Reuters

Affaire Bourgi : l’enquête préliminaire classée sans suite

Augustin Kemadjou, président de l’Association des avocats africains et antillais de France. © Vincent Fournier/Jeune Afrique

Affaire Bourgi : le ras-le-bol des avocats africains de France