Libye : Amnesty International accuse les combattants de crimes de guerre et contre l’humanité

Dans son dernier rapport, Amnesty International dénonce les graves exactions qui ont été commises en Libye. Souvent même au nom de la liberté.

Des rebelles libyens arrêtent un combattant pro-Kaddafi, le 25 août 2011, au sud de Tripoli. © AFP

Des rebelles libyens arrêtent un combattant pro-Kaddafi, le 25 août 2011, au sud de Tripoli. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 13 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Intitulé « La Bataille pour la Libye – assassinats, disparitions et tortures », le rapport d’Amnesty International est dense : 122 pages compilant les témoignages de violations des droits humains, souvent par les forces pro-Kadhafi. Autant d’exemples de crimes de guerre et souvent, de crimes contre l’humanité. Mais les rebelles sont loin d’être épargnés par le rapport.

Amnesty International reconnaît que les crimes de guerre commis par les rebelles ont été à « moindre échelle » que ceux du régime de Kadhafi. Mais il note avec amertume que le Conseil national de transition (CNT) ne semble pas disposé à juger les rebelles pour leurs exactions, ni même à les tenir pour responsables des violations des droits de l’homme qu’ils auraient commises.

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Difficile contrôle

« Le CNT est confronté à la tâche difficile de contrôler les combattants de l’opposition et les groupes d’autodéfense responsables de graves atteintes aux droits de l’homme, y compris d’éventuels crimes de guerre, mais se montre réticent à les tenir responsables », indique Amnesty. « Les responsables de l’opposition avec lesquels Amnesty International a soulevé ces préoccupations ont condamné de tels abus, mais ont souvent minimisé leur ampleur et leur gravité », déclare Amnesty, qui souhaite faire pression sur les nouvelles autorités.

Celles-ci « doivent rompre totalement avec les violations commises au cours des quatre dernières décennies et établir de nouvelles normes en plaçant les droits de l’homme au cœur de leur programme », estime Claudio Cordone, membre de la direction générale d’Amnesty International.

Subsahariens et mercenaires

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Un exemple de crimes, dans la longue liste du rapport : au début de l’insurrection, un certain nombre de soldats de Kadhafi ont été capturés par les rebelles, puis « battus à mort, au moins trois d’entre eux ont été pendus, et d’autres ont été abattus après avoir été capturés ou s’être rendus ».

Les exactions ont aussi concerné de nombreux Subsahariens. « Des combattants de l’opposition et leurs partisans ont enlevé, détenu arbitrairement, torturé et tué d’anciens membres des forces de sécurité, soupçonnés de loyauté envers Kadhafi, et capturé des soldats et des ressortissants étrangers soupçonnés à tort d’être des mercenaires se battant pour Kadhafi », indique le rapport. Selon Amnesty, les responsables du CNT ont peu fait pour corriger le préjugé largement répandu selon lequel les personnes d’origine subsaharienne étaient des mercenaires.

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(Avec AFP)

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