Pour Air France-KLM, pas question d’abandonner l’Afrique
Le groupe franco-hollandais Air France-KLM a présenté ce vendredi 26 juillet des résultats semestriels en demi-teinte. Au premier semestre, la recette par siège-kilomètre (l’unité standard de mesure des revenus dans l’aérien) en Afrique a baissé de 3,8%.
Air France-KLM est encore convalescent. Le groupe franco-hollandais, piloté par Alexandre de Juniac a présenté ce vendredi 26 juillet des résultats semestriels en demi-teinte : sur les 6 premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires – de 6,6 milliards d’euros – est en timide progression, de 1,2% par rapport à l’année passée, mais le transporteur aérien affiche des pertes de 793 millions d’euros. C’est moins que le « trou » catastrophique de 1,3 milliard d’euros présenté pour la même période il y a un an, mais l’heure n’est pas à la fête au siège du groupe.
La zone Afrique et le Moyen-Orient du groupe n’est pas la zone la moins affectée par les difficultés : au premier semestre, la recette par siège-kilomètre (l’unité standard de mesure des revenus dans l’aérien) y a baissé de 3,8% sur la période, malgré une capacité en hausse de 4,9%. « L’Afrique du Nord, et particulièrement l’Égypte, souffre des troubles politiques qui ont clairement déteint sur le marché », indique Philippe Calavia, directeur général délégué du groupe. « Et en Afrique de l’Ouest, nous faisons face à une concurrence accrue, en particulier de la part d’opérateurs français », ajoute-t-il, faisant référence à la montée en puissance dans la région de Corsair et d’Aigle Azur, elles-aussi basées dans l’Hexagone.
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Filiale low-cost
Les maillons faibles du groupe sont clairement identifiés : « L’activité moyen-courrier et le fret sont les secteurs où nous devons améliorer nos performances », souligne Alexandre de Juniac, satisfait en revanche des performances du long-courrier, et de Transavia, la filiale low-cost, présente au Maghreb, dont le chiffre d’affaires est en hausse de 15% au premier semestre. Un bon chiffre alors même que la saison d’été – la plus rentable – n’est pas inclue dans ce résultat.
Pour Alexandre de Juniac, Air France-KLM n’est encore qu’au milieu du gué dans la mise en place de son plan Transform 2015, destiné à baisser drastiquement ses coûts d’exploitation et son endettement. « En matière de coûts d’exploitation, nous sommes au niveau attendu selon Transform 2015. Le gel des salaires, la réduction de l’effectif – de 3 300 personnes – et nos projets industriels, de rationalisation de la flotte et d’optimisation des filiales de maintenance, ont porté du fruit. Mais la conjoncture est plus difficile que ce que nous escomptions : les prévisions économiques ont été revues à la baisse partout dans le monde. Et le prix du carburant – déjà très élevé – a continué à augmenter : coté à quelques 94 dollars en 2012, il se vend aujourd’hui à 106 dollars », détaille le PDG du groupe. En complément au Plan Transform 2015, pour s’adapter à ce contexte plus ardu, la direction générale indique qu’un plan de départ volontaire complémentaire sera discuté avec les syndicats le 31 juillet. Et que des mesures d’économies additionnelles seront recherchées dans les secteurs du fret et des moyen-courriers.
Une rude concurrence
Malgré les difficultés rencontrées en Afrique subsaharienne, Juniac précise que l’heure n’est absolument pas au repli dans cette région : « Oui, la concurrence y est plus rude : les autres compagnies françaises, mais aussi du Golfe et d’Asie y ont renforcé leur présence. Mais nous avons décidé de nous battre pied à pied, avec un accroissement de capacité, y compris en dehors des zones francophones. Pour nous, elle reste une région prioritaire » a-t-il confié à Jeune Afrique. En Afrique du nord, la direction d’Air France réfléchit à une redistribution à moyen-terme des lignes entre ses lignes Air France et Transavia, mais « pas tout de suite, quand la région se sera stabilisée », précise-t-il.
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