Égypte : nouvelles manifestations place al-Tahrir
Après un mois de calme relatif, la place al-Tahrir au Caire est à nouveau investie par des manifestants. Ces derniers expriment leur mécontentement et leur déception par rapport aux promesses non-tenues de la révolution populaire égyptienne.
« Aucune des demandes de la révolution n’a été réalisée », explique Ibrahim Ali, 38 ans, technicien Agricole de Beheira, dans le nord de l’Égypte. A l’instar d’Ibrahim, plusieurs milliers de personnes s’étaient donnés rendez-vous place al-Tahrir pour faire pression sur le Conseil suprême des forces armées, dont la gestion du pays mécontente une importante partie de la population.
Autorisation de manifester, mais…
Comme c’est le cas depuis le renversement de Hosni Moubarak, le 11 février, cette nouvelle manifestation répond à l’appel d’organisation laïques de gauche, notamment des mouvements de jeunes militants. Le rassemblement est par ailleurs boycotté par la puissante confrérie des frères musulmans et par plusieurs mouvements islamistes.
« Il serait indigne pour le peuple égyptien d’oublier les promesses de la révolution », a lancé un religieux chargé de conduire la traditionnelle prière musulmane du vendredi.
L’armée, dans un communiqué posté sur sa page Facebook, a reconnu « le droit de manifester pacifiquement », tout en prévenant qu’elle répondrait à toute violence « avec la plus grande sévérité et la plus grande détermination. »
La police, qui stationne depuis le début du mois de ramadan dans le jardin central de la place pour empêcher son occupation, a fait savoir qu’elle laisserait le champ libre aux manifestants jusqu’à vendredi soir, minuit.
Mécontentement
Si la très grande majorité des Égyptiens semble satisfaite de la manière dont le Conseil suprême des forces armées dirige la transition démocratique du pays, ils sont très nombreux à contester ce même conseil.
D’une manière générale, il est ainsi reproché à l’armée de ne pas tenir ses promesses de réformes et de démocratisation (mise en place d’un salaire minimum décent, arrestation des policiers impliqués dans des faits de violences à l’encontre des manifestants, arrêt du jugement des civils devant des tribunaux militaires…)
Les militants laïcs, dont les formations sont encore peu organisées, redoutent notamment que la tenue d’élections législatives en automne ne joue en faveur des islamistes et des cadres de l’ancien pouvoir. Les partis jugent également insatisfaisantes les dispositions électorales prises par l’armée.
(Avec AFP)
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