Égypte : nouvelles manifestations place al-Tahrir

Après un mois de calme relatif, la place al-Tahrir au Caire est à nouveau investie par des manifestants. Ces derniers expriment leur mécontentement et leur déception par rapport aux promesses non-tenues de la révolution populaire égyptienne.

Manifestation place al-Tahrir, avant le 11 février. © Khaled Desouki/AFP

Manifestation place al-Tahrir, avant le 11 février. © Khaled Desouki/AFP

Publié le 9 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

 « Aucune des demandes de la révolution n’a été réalisée », explique Ibrahim Ali, 38 ans, technicien Agricole de Beheira, dans le nord de l’Égypte. A l’instar d’Ibrahim, plusieurs milliers de personnes s’étaient donnés rendez-vous place al-Tahrir pour faire pression sur le Conseil suprême des forces armées, dont la gestion du pays mécontente une importante partie de la population.

Autorisation de manifester, mais…

la suite après cette publicité

Comme c’est le cas depuis le renversement de Hosni Moubarak, le 11 février, cette nouvelle manifestation répond à l’appel d’organisation laïques de gauche, notamment des mouvements de jeunes militants. Le rassemblement est par ailleurs boycotté par la puissante confrérie des frères musulmans et par plusieurs mouvements islamistes.

« Il serait indigne pour le peuple égyptien d’oublier les promesses de la révolution », a lancé un religieux chargé de conduire la traditionnelle prière musulmane du vendredi.
L’armée, dans un communiqué posté sur sa page Facebook, a reconnu « le droit de manifester pacifiquement », tout en prévenant qu’elle répondrait à toute violence « avec la plus grande sévérité et la plus grande détermination. »

La police, qui stationne depuis le début du mois de ramadan dans le jardin central de la place pour empêcher son occupation, a fait savoir qu’elle laisserait le champ libre aux manifestants jusqu’à vendredi soir, minuit.

Mécontentement

la suite après cette publicité

Si la très grande majorité des Égyptiens semble satisfaite de la manière dont le Conseil suprême des forces armées dirige la transition démocratique du pays, ils sont très nombreux à contester ce même conseil.

D’une manière générale, il est ainsi reproché à l’armée de ne pas tenir ses promesses de réformes et de démocratisation (mise en place d’un salaire minimum décent, arrestation des policiers impliqués dans des faits de violences à l’encontre des manifestants, arrêt du jugement des civils devant des tribunaux militaires…)

la suite après cette publicité

Les militants laïcs, dont les formations sont encore peu organisées, redoutent notamment que la tenue d’élections législatives en automne ne joue en faveur des islamistes et des cadres de l’ancien pouvoir. Les partis jugent également insatisfaisantes les dispositions électorales prises par l’armée.

(Avec AFP)

 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Manifestation place Tahrir, au Caire, le 1er avril 2011. © AFP

Six mois après, la révolution égyptienne inachevée

Recevant Robert Gates, secrétaire américain à la Défense, le 24 mars. © Amel Pain/Reuters/Pool

Égypte : Hussein Tantawi, gare à vous, maréchal !

Contenus partenaires