Réseaux sociaux : mormons, juifs, chrétiens, musulmans, tous connectés
Mark Zuckerberg fait des émules. Après l’homologue musulman de Facebook, IkhwanBook, lancé il y a un an, c’est la version juive orthodoxe qui vient de faire son apparition sur la Toile. FaceGlat compte quelques deux milliers d’inscrits, loin derrière un autre réseau social quant à lui dédié aux Mormons. C’est un fait : la religion, ou plutôt ses adeptes, passe au 2.0.
Discussion en ligne, partage de contenus, rencontres d’amis… Le concept est connu. Facebook est passé par là. Cependant, le réseau social américain ne peut pas plaire à tout le monde. Et notamment à ceux qui recherchent dans leur vie numérique davantage de spiritualité ou plutôt de conformité avec leur religion.
Dernière initiative en date, un jeune juif orthodoxe, résident israélien, a ainsi eu l’idée de créer une plate-forme en adéquation aux préceptes moraux de sa religion. « Un jour, un couple d’amis est venu me rendre visite et, dans la conversation, la jeune femme a regretté qu’il n’existe pas de site où elle pourrait partager des photos avec ses copines sans que d’autres puissent les voir. Nous avons commencé à réfléchir à un réseau social pour religieux, sans photos indécentes, et qui garantirait qu’aucun homme ne puisse voir les photos des femmes, et vice-versa », raconte Yaakov Swisa au journal Le Monde.
Six mois plus tard, l’idée aboutit et FaceGlat, contraction de Facebook et de glatt, qui signifie « hautement casher », est lancé. Respectant une stricte division entre utilisateurs masculins et féminins, le site est sans fioritures. Mais, même relativement dépouillé, il garde des airs de Facebook avec ses polices bleues et son design franchement similaire. Qu’importe, environ 2 000 utilisateurs ont tenté l’aventure, qui leur permet de naviguer comme ils l’entendent, de façon sécurisée, selon les mots du fondateur.
FaceGlat, le Facebook-like "hautement casher"
Frères musulmans
Un relatif succès donc pour la version juive orthodoxe qui semble mieux débuter que celle des Frères musulmans, lancée il y a un an déjà. S’il est difficile de savoir combien de personnes se sont inscrites, IkhwanBook (http://www.ikhwanbook.com/) tourne à l’évidence au ralenti et le souffle du printemps arabe semble ne pas l’avoir atteint.
Sensiblement plus évolué que son homologue juif, le site n’est ainsi jamais parvenu à remplir ses objectifs, qui étaient de promouvoir un islam modéré de par le monde. Réseau social aux visées prosélytes, IkhwanBook, conçu comme un outil de résistance culturelle – et cultuelle ? – à l’Occident, n’aura pas fait le poids face au succès incontestable de Facebook, le vrai cette fois, auprès des populations musulmanes, notamment dans les pays arabes, comme en Égypte où quelque huit millions de personnes ont créé leur profil.
Des saints des derniers jours version High Tech
Mais côté prosélytisme, c’est bien l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours qui semble se démarquer. Les mormons sont plus de 30 000 inscrits sur la plate-forme « mormon.org » qui, si elle manque d’originalité dans la dénomination, s’affiche comme un hybride à succès entre le réseau social et le site de rencontre. Le site permet ainsi d’entrer en contact avec un mormon selon son âge, son sexe, son origine raciale et éventuellement sa religion d’origine, pour les convertis.
mormon.org, hybride religieux entre Facebook et meetic
Alors qu’ils ne sont qu’une douzaine de millions dans le monde, les adeptes de l’Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours font partie des communautés les plus représentées sur le net. Nombre de sites figurent parmi les plus visités des États-Unis et les fidèles sont particulièrement assidus à Twitter où chaque compte affilié à l’Eglise mormone rassemble des milliers d’abonnés.
Jésus à la poursuite de Lady Gaga
Faut-il conclure à un retour en force de la religion dans les nouvelles générations ? La question mérite d’être posée. Néanmoins, le seul renouvellement démographique et l’arrivée à maturité d’une classe d’âge nourrie au biberon 2.0, peut expliquer le tournant numérique que semble prendre la chose religieuse.
Les voix du seigneur devenant de moins en moins impénétrables, il n’est donc plus impossible de se livrer à des comparaisons cocasses. Ainsi, sur Facebook, Jésus Christ, dont une des pages émarge aujourd’hui à 8,5 millions de fans, semble lancé dans une lente – et vaine ? – remontée vers les sommets. En ligne de mire, Lady Gaga : 43 millions de fidèles.
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