Libye : la guerre semble avoir épargné les trésors archéologiques

Après chaque conflit armé, la même inquiétude : les vestiges historiques nationaux ont-ils été préservés ? Depuis la fin des hostilités, les archéologues libyens ont entrepris d’inspecter les trésors archéologiques du pays dont certains se sont retrouvés au milieu des combats opposant les rebelles aux troupes du colonel Kaddaf.

Mausolée à Sabratha, en Libye. © AFP

Mausolée à Sabratha, en Libye. © AFP

Publié le 8 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

« C’est la première fois que je peux retourner là-bas depuis la fin des combats. Les troupes de Kadhafi étaient à l’intérieur et je ne sais pas ce qui est arrivé », indique Fadel Ali Mohammed, 62 ans, qui vient d’être nommé ministre des Antiquités au sein de la nouvelle direction libyenne.

Il part pour Sabratha, l’un des sites archéologiques libyens les plus réputés, à l’ouest de Tripoli. Malgré les nombreux points de contrôle dressés sur la route par les jeunes miliciens, il ne faut que 90 minutes pour aller de la capitale au site mais ce professeur d’archéologie et de philologie grecque ne cache pas son inquiétude.

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Alors que la voiture s’approche de Sabratha, les premiers signes ne sont pas encourageants. Un ensemble résidentiel placé près de l’entrée du site, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, a été la cible de tirs d’artillerie. Puis, peu à peu, apparaissent des colonnes corinthiennes ainsi que le sommet du fameux théâtre antique construit entre le 2e et 3e siècles après Jésus-Christ.

Développer le tourisme

Une équipe de sécurité est restée sur place pendant les combats. Les premières informations ne sont pas mauvaises. Seuls des combats à l’arme légère ont eu lieu à proximité immédiate des ruines.

Fadel Ali Mohammed, qui a passé un an dans les geôles de Kadhafi il y a une quarantaine d’années avant de fuir en Grèce, parcourt la partie occidentale du théâtre et découvre trois impacts de balles qui pourront être facilement réparés.

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Les premières informations concernant d’autres sites réputés comme Leptis Magna et Cyrène sont également positives. Trois des cinq sites inscrits au Patrimoine de l’Humanité ont été préservés des combats. Les nouvelles autorités libyennes espèrent pouvoir s’en servir pour développer le tourisme, comme chez les voisins égyptiens et tunisiens.
« C’était très difficile pour les touristes de venir sous Kadhafi », rappelle Hadi Mafuz, un responsable de l’Office de tourisme de Sabratha. « Si Kadhafi avait un problème avec un pays européen, il gelait les visas pour tous les Européens. Si un de ses fils venait à l’hôtel, toutes les réservations étaient annulées », souligne-t-il.

Défense contre les pillards

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Si les sites ont été épargnés, c’est aussi grâce à leurs gardiens. Ibrahim Hamad Saleh El-Zintani, 46 ans, est resté jour et nuit pendant 13 jours lors du ramadan sur le site du « Château Rouge » de Tripoli pour le défendre des pillards. « Nous avons eu de gros problèmes, avec des gens qui essayaient de rentrer dans le musée pour y voler les pièces mais nous les en avons empêchés », affirme-t-il.

Avant même la chute du régime de Kadhafi, les plus belles pièces du musée qui pouvaient être déplacées avaient été cachées derrière un faux mur de brique dans l’espoir de tromper d’éventuels pillards.

(Avec AFP)
 

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