RDC : 1 000 détenus s’évadent après l’attaque d’une prison
Un « commando armé » a attaqué mercredi une prison à Lubumbashi au Katanga, dans le sud-est de la RDC, libérant près de 1 000 des 1200 détenus. Parmi eux, des militaires auteurs d’une attaque de l’aéroport de Lubumbashi, dans laquelle un agent de sécurité civil avait été tué en février et un ancien chef milicien, a-t-on appris des autorités et de source militaire.
La scène est digne d’un film d’action américain, mais elle s’est déroulée à Lubumbashi au Katanga, dans le sud-est de la RDC.
Hommes armés, cagoulés, crépitement de balles dans tous les sens durant deux longues heures interminables, l’assaut est tout aussi spectaculaire que l’évasion : près de 1 000 prisonniers s’envolent dans la nature, avant que la police réussisse a en rattrapper 150.
800 détenus toujours dans la nature
« Huit hommes armés et cagoulés sont descendus d’un minibus en profitant de la journée des visites pour passer inaperçu. Ils ont tiré sur la police et les militaires de garde, faisant deux morts, selon des témoins oculaires puis ont libéré un ancien chef milicien et près d’un millier de détenus, dont 150 ont déjà été récupérés », a déclaré à l’AFP le ministre provincial de l’Intérieur Dikanga Kazadi.
« L’attaque qui a eu lieu à la prison de Kassapa, située en périphérie de la ville de Lubumbashi, a commencé mercredi à 10H00 (08H00 GMT). Il y a eu des crépitements de balles pendant deux heures entre les gardiens de la prison et les assaillants, des hommes fortement armés et habillés en civil », a déclaré à l’AFP une autre source militaire. En fin d’après-midi, le calme était revenu, a constaté l’AFP.
Un chef milicien Maï-Maï s’évade
Le « Commandant Gédéon », de son vrai nom Kyungu Mutanga, principal chef d’une milice d’auto-défense Maï-Maï qui a sévit au Katanga au début des années 2000, « a été le premier à être libéré », a affirmé à l’AFP le ministre provincial de l’Intérieur.
En mars 2009, un tribunal militaire du Katanga avait condamné le « Commandant Gédéon » à la peine de mort pour « crimes de guerre, crimes contre l’humanité, mouvement insurrectionnel et terrorisme », commis dans les territoires katangais de Mitwaba, Pweto et Manono entre 2003 et 2006.
Après l’attaque, une partie du mur d’enceinte de la prison s’est écroulée et des militaires de la Garde républicaine protégeaient le site, a constaté l’AFP dans l’après-midi. La prison de Kassapa a été construite à l’époque de l’ancienne puissance coloniale belge. Considérée comme la plus sûre du pays, elle accueille des prisonniers politiques et des grands criminels.
(Avec AFP)
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