En marge des affrontements qui ont lieu en Syrie, une autre guerre se joue, non moins macabre, celle des images de l’horreur de la répression, en particulier à Homs et Hama.

Bachar al-Assad le sait, et c’est pourquoi il tente, en vain, de contrôler l’Internet syrien pour stopper l’hémorragie 2.0. Mais le dirigeant sait-il que son pire ennemi pourrait se trouver dans son propre camp ?

Car une partie des images choquantes qui parviennent au compte-goutte jusqu’aux écrans occidentaux pourraient avoir une provenance quelque peu  inattendue. Selon des observateurs de France24, outre les manifestants, c’est en effet les militaires syriens eux-mêmes qui, dans un jeu d’acteurs odieux, mettent en scène les vidéos de leurs exactions.

Vidéo : des soldats syriens brutalisant un prisonnier.

Talon d’Achille ?

Ainsi, ce sont des dizaines de « mini-films » amateurs, directement sortis des téléphones portables, que les militaires ou les membres des forces de sécurité syriennes conservent sur eux malgré l’interdiction de filmer, qui vont alimenter les sites Internet de l’opposition. Et les journalistes du monde entier, interdits de séjour au pays de Bachar al-Assad, de les relayer, attirant le regard de l’opinion publique et, par effet de contagion, des dirigeants occidentaux.

Quelles sont les motivations de ces militaires ? Il faudrait certainement être un peu naïf pour y voir un militantisme, de contrebande, anti-al-Assad. L’appât du gain apparaît comme une explication bien plus probable pour France24 qui estime, sans préciser quels pourraient être les acheteurs, que les images se monnaieraient à plusieurs centaines d’euros.
Toutefois, que ce soit par cupidité ou par perversité, la médiatisation de ses troupes ne manque sans doute pas d’inquiéter Bachar al-Assad : faute d’être le fer de lance du régime, avec de tels agissements l’armée syrienne pourrait devenir in fine son talon d’Achille.