Israël – Turquie : haute tension diplomatique
Les tensions diplomatiques entre Israël et la Turquie inquiètent désormais Washington. Alors qu’Israël a confirmé qu’elle ne présentera pas d’excuses à la Turquie pour son raid contre le ferry turc Mavi Marmara et maintiendra son blocus maritime de la bande de Gaza, la Turquie a annoncé la suspension de ses échanges en matière de défense avec l’État Hébreu et l’intensification des patrouilles navales en Méditerranée.
Alors qu’ils étaient alliés depuis 1996, date de la signature des accords de leur coopération militaire, Israel et la Turquie sont désormais au bord de la rupture. Leurs relations ne cessent de se dégrader depuis que neuf Turcs pro-palestiniens ont été tués lors de l’assaut de la marine israélienne contre une flottille humanitaire internationale en route pour forcer le blocus maritime israélien de la bande de Gaza, le 31 mai 2010.
Ankara exigeait depuis des excuses officielles d’Israel mais en vain. Israël défend ses intérêts, et son gouvernement ne présentera pas ses excuses, a affirmé M. Katz, ministre des Transports, lors d’une interview accordée à la radio publique israélienne. Israël poursuivra également son blocus maritime de la bande de Gaza pour empêcher le transfert d’armes aux terroristes du Hamas, le mouvement islamiste palestinien qui contrôle ce territoire, a-t-il rapporté.
La publication officielle du rapport de l’ONU sur la « la flottille de la liberté » ne devrait rien arranger, étant donné qu’il établit que l’armée israélienne a eu recours à une force « excessive et déraisonnable » lors de l’assaut israélien du 31 mai 2010, tout en reconnaissant que le blocus naval installé par Israel autour de Gaza était « légal ».
Surenchères
Suite au refus de l’état hébreu de présenter ses excuses et de lever le blocus, la Turquie a adopté des sanctions contre Israël, avec notamment l’expulsion de Gab Levy, l’ambassadeur israélien à Ankara le 2 septembre.
Mardi 6 septembre, la Turquie a également annoncé la suspension de ses échanges avec Israel en matière de défense et l’intensification de ses patrouilles navales en Méditerranée orientale. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a d’ores et déjà averti Israël que « d’autres mesures de rétorsion » seraient prises à son encontre, sans plus de précisions.
Un affrontement naval entre les deux pays n’est pas à exclure compte-tenu des tensions liées à l’opposition d’Ankara en ce qui concerne la politique israélienne envers les Palestiniens. La Turquie, qui a déclaré qu’Israël « s’est toujours comporté comme un enfant gâté », a fait savoir son intention de saisir la justice internationale pour contester la politique israélienne à Gaza.
Visite à Gaza
Le chef du gouvernement turc a par ailleurs évoqué son intention de se rendre dans la bande de Gaza au cours de son prochain voyage en Égypte, « aprés avoir consulté les autorités du Caire », a-t-il précisé. Si cette visite dans l’enclave palestinienne, organisée par le Hamas devient effective, elle risquerait d’envenimer davantage les relations israélo-turques. L’origine des désaccords entre les deux nations remontent à 2003, lors de l’arrivée au pouvoir en Turquie des islamistes de l’AKP.
Cité mercredi par les médias, le ministre israélien de l’Industrie, du Commerce et de l’Emploi, Shalom Simhon, a quant à lui émis l’espoir qu’en ces temps de tempête, les échanges commerciaux serviront de levier pour améliorer les relations bilatérales, puisque le volume de ces échanges est en augmentation constante malgré la crise politique. L’ensemble des échanges commerciaux ont représenté 3,5 milliards de dollars en 2010.
(Avec agences)
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