RDC : un mort lors d’un rassemblement d’opposants dispersé par la police
Un rassemblement de l’opposition dispersé par la police a fait un mort et au moins trois blessés en République Démocratique du Congo.
« Nous avons reçu le corps d’un homme mort par balle et deux blessés graves par balle » a fait savoir le ministre de l’Intérieur de la RDC, Adolphe Lumanu, après avoir qualifié les violences d’« échauffourées » ayant entrainé « malheureusement mort d’homme ».
Dans la matinée, la police a tiré des grenades lacrymogènes près du siège de l’UDPS, situé dans la commune de Limete, pour « disperser » des jeunes militants rassemblés à cet endroit.
L’origine des tirs de balles reste confuse. Des membres de la Ligue des jeunes de l’UDPS ont accusé des délinquants violents appelé « pombas » d’avoir tiré, alors que d’autres ont mis en cause des policiers. Un témoin a ainsi affirmé à l’AFP sous couvert de l’anonymat qu’un autre partisan avait été tué par balle par la police, qui aurait ensuite récupéré son corps.
Pour le secrétaire de l’UDPS, Serge Mayamba, « il n’y avait aucune raison de disperser ces jeunes qui ne faisaient rien, qui ne manifestaient pas ».
Tensions partisanes
Ces violences interviennent dans un contexte pré-électoral particulièrement tendu puisque quelques jours plus tôt le siège de l’UDPS était saccagé par des « inciviques », et la régie télévisée d’un député, proche de l’UDPS, incendiée.
Cette attaque du siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) aurait-elle-même eu lieu en représailles à « des actes de vandalisme » de militants de l’UDPS dans une permanence du parti au pouvoir, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PRPD). Pour ce dernier incident, le ministre a fait état de 12 blessés graves et six véhicules incendiés.
Le PRPD a « vivement condamné » dans un communiqué des « actes de violences qui visent à discréditer le processus électoral », appelant ses partisans à ne pas céder aux « provocations » de l’UPDS.
Jeudi, une marche est prévue par l’UPDS dans la capitale congolaise pour dénoncer « le manque de transparence » de la Céni alors que le parti au pouvoir organise lui aussi une marche « pour dire non à la violence et oui aux élections apaisées.»
Début juillet et début septembre des manifestations de l’opposition avaient dégénéré en affrontements avec la police. Le ministre de l’intérieur avait alors dénoncé « une stratégie préparatoire à une insurrection souhaitée par certains politiciens », dans laquelle « la Céni est devenue le bouc émissaire de prédilection. »
Élections
Les candidats à la présidentielle et aux législatives ont jusqu’à dimanche pour déposer leur candidatures pour ces deux élections qui auront lieu le 28 novembre. Elu en 2006, un scrutin alors boycotté par l’UDPS, Joseph Kabila a été récemment investi comme candidat unique de la majorité. Il affrontera Etienne Tshisekedi, l’opposant historique et leader de l’UPDS qui vient tout juste de déposer officiellement sa candidature à la présidentielle.
(Avec AFP)
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