Tunisie : interdiction d’activité syndicale pour les forces de sécurité tunisiennes

Les activités syndicales sont désormais interdites aux forces de sécurité du pays. C’est ce qu’à annoncé le Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi.

Le Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi, le 18 août 2011 à Tunis. © AFP

Le Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi, le 18 août 2011 à Tunis. © AFP

Publié le 6 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Alors que trois villes tunisiennes ont été placées sous couvre-feu suite à de nouvelles violences, la grogne des policiers devient de plus en plus forte. Et risque fort d’être tuée dans l’œuf. Le Premier ministre Béji Caïd Essebsi a annoncé mardi, lors d’une conférence de presse au palais gouvernemental,  l’interdiction de toute activité syndicale des forces de sécurité du pays « au vu des dangers que cela représente pour la sécurité du pays ».

« Nous sommes en état d’urgence et le gouvernement va faire appliquer la loi », a asséné le Premier ministre, rappelant que cette mesure, décrétée depuis la chute de Ben Ali, interdit toutes les manifestations et autres réunions qui peuvent toucher à la sécurité du pays.

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"Incitation à l’insurrection"

L’annonce de l’interdiction des activités syndicales pour les forces de sécurité fait suite à une manifestation d’une centaine de policiers mardi matin devant la Kasbah, qui répondait à l’appel de l’Union des syndicats des forces sécuritaires de l’intérieur, fédérant des organisations de policiers et de gendarmes. Une manifestation  qualifiée « d’incitation à l’insurrection » par le Premier ministre. Les policiers réclamaient entre autre les démissions du ministre de l’Intérieur Habib Essid et du chef d’état major de l’armée tunisienne, le général Rachid Ammar.

Accusations

Les manifestants reprochent au premier d’« ignorer leur revendications », tandis que le second est accusé « d’être derrière les troubles actuels en Tunisie, dans le but de prendre le pouvoir ». Ces derniers jours, les violences ont de nouveau marqué les esprits dans les régions du centre et du sud-ouest du pays, provoquant la mort de deux personnes au moins.
M. Caïd Essebsi a accusé des partis d’être derrière ces affrontements violents. « Il est étonnant qu’à chaque fois que les échéances électorales se rapprochent, des campagnes de dénigrement et des troubles éclatent », a-t-il déclaré, alors que l’élection de l’Assemblée constituante aura lieu le 23 octobre.

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Depuis la chute du  président déchu Ben Ali, policiers et gendarmes sont en conflit avec leur ministère de tutelle ainsi qu’avec l’armée. Craints sous l’ancien régime, ils se considèrent aujourd’hui comme les boucs émissaires de la révolution tunisienne.

(Avec AFP)
 

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