Algérie : l’audiovisuel privatisé en partie

Le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a annoncé dimanche l’ouverture de l’audiovisuel au privé.

Le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia. © AFP

Le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia. © AFP

Publié le 6 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

L’Algérie s’achemine vers une privatisation d’une partie de son secteur audiovisuel. Le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a déclaré dimanche lors de la séance inaugurale du Conseil de la nation à Alger que les cinq chaînes de télévision algériennes, totalement détenues par l’État jusque-là, seront « accessibles au privé ». Une des mesures phares de l’avant-projet de loi sur l’information, actuellement débattu à  l’Assemblée populaire nationale (APN).

Au sujet de la presse, Ahmed Ouyahia a assuré qu’« il n’y avait plus de dispositions privatives de libertés ». « L’agrément de la presse écrite ne relèvera plus ni de la justice, ni de l’administration mais de l’autorité écrite », a-t-il précisé.

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Scepticisme

Qualifiée « d’avancée importante » par le chef du gouvernement, cette législation portant sur les médias algériens interpelle dans un climat de révolutions qui secouent le monde arabe depuis plusieurs mois. Faut-il y voir un geste démagogique du pouvoir à l’attention des Algériens dans un contexte marqué les révolutions arabes

Certains le pensent, à l’instar de Redouane Boudjemaâ, professeur à l’université d’Alger et spécialiste des médias : « Dire que pour la première fois, nous aurons une législation qui parlera de l’ouverture des médias lourds comme le dit Ouyahia, c’est prendre les Algériens pour des amnésiques », assène-t-il.  Le professeur rappelle qu’une proposition de loi équivalente avait déjà été promise en 1990.

Par ailleurs, difficile de parler d’une presse libre quand la création d’un journal requiert toujours l’aval du procureur de la République. « On est pas sorti du contrôle de l’exécutif », tranche Redouane Boudjemaâ. 

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Cevital et EETRHB en lice

Le gouvernement algérien maintient en effet son droit de regard sur la presse par le biais de l’Autorité supérieure de la presse. Constituée de trois membres « directement nommés par le président de la République », cette autorité est sommée de remettre « un bilan annuel au chef de l’État ».

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Les candidats à l’ouverture du marché audiovisuel algérien se sont déjà fait connaître. Les groupes en lice sont Cevital d’Issad Rebrab, qui possède le journal Liberté, et EETRHB d’Ali Haddad, qui détient le quotidien Le Temps.

(avec AFP)

 

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