Cameroun : Paul Biya, les poids lourds et les outsiders de la présidentielle
À la présidentielle du 9 octobre, le président sortant, Paul Biya aura en face ses adversaires traditionnels et beaucoup d’illustres inconnus. Cinq poids lourds se dégagent néanmoins, ainsi que de nombreux outsiders. Passage en revue des prétendants, avant la validation définitive des candidatures par la Cour suprême.
Présidentielle camerounaise : Paul Biya, jusqu’à quand ?
Dimanche 4 septembre à minuit, à la clôture des candidatures à l’élection présidentielle du 9 octobre prochain, 51 dossiers étaient enregistrés à Elections Cameroon, la commission électorale nationale. Un chiffre inédit par son ampleur, depuis la réinstauration du multipartisme au Cameroun en 1991.
Candidat à sa propre succession après 29 ans de pouvoir, Paul Biya aura comme principal challenger l’opposant historique Ni John Fru Ndi, investi samedi dernier par le Front Social Démocratique (SDF) dont il est par ailleurs le président national.
Cinq poids lourds
Les autres poids lourds du scrutin sont nombreux. Ils sont au moins cinq. Il s’agit de Adamou Ndam Njoya de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), de Augustin Frédéric Kodock, ancien membre du gouvernement de Paul Biya et secrétaire général d’une faction de l’Union des populations du Cameroun (UPC), de Anicet Ekanè, du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), de Garga Haman Adji, président de l’Action pour la démocratie et le développement (ADD), également membre de la Commission nationale anti-corruption, et enfin de Jean Jacques Ekindi, député à l’Assemblée nationale et président du Mouvement progressiste (MP).
Trois femmes
Trois femmes vont animer cette compétition électorale, avec l’ambition de ne pas faire de la figuration. La plus connue d’entre elles est Edith Kabang Walla, ou Kah Walla, du Cameroon People’s Party, une transfuge du SDF. Avant de déposer sa candidature, elle a fait le tour du pays pour expliquer les raisons de son engagement et préparer ses équipes de campagne.
Esther Dang Belibi, ancienne directrice générale de la Société nationale d’investissement (SNI), a elle aussi décidé de se présenter à la présidentielle, avec des motivations particulières : « en raison de plusieurs injustices subies après avoir rendu d’énormes services à la nation », dit-elle. Troisième femme en lice : Lamartine Tchana. Depuis deux ans, elle avait indiqué son intention de rivaliser avec Paul Biya. Et de gagner avec l’appui des femmes qui constituent la majorité de la population du Cameroun.
Cinq outsiders
Plusieurs anciens candidats aux élections présidentielles de 1992, 1997 et 2004, et pas des moindres, sont aussi dans la course. C’est le cas d’Albert Dzongang, ancien député du parti au pouvoir et président national de la Dynamique ; de Joachim Tabi Owono, président de l’Action pour la méritocratie et l’égalité des chances, qui avait soutenu la candidature de Paul Biya en 2004 ; de Fritz Ngo du Mouvement des écologistes ; de Victorin Hameni Bieleu de l’Union des Forces démocratique du Cameroun ; ou encore de Hubert Kamgang, plus connu pour ses idées panafricanistes.
Un grand absent
Pierre Milla Assoute et le commissaire Ebenye, deux candidats résidant à l’étranger ont quant à eux fait déposer leurs dossiers par des mandataires. Ils ont peu de chances d’être retenus, en raison de la clause de résidence en vigueur. Maïgari Bello Bouba, président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès sera le grand absent de ce scrutin. Comme en 2004, il a décidé de soutenir la candidature du président sortant.
Il faudra attendre le verdict de la Cour suprême siégeant en lieu et place de la Cour constitutionnelle (qui n’est pas encore mise sur pied), pour savoir lesquelles des candidatures enregistrées seront validées. Verdict dans cinq jours.
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