Égypte : affrontements avant le procès de Moubarak

Le procès de l’ancien président égyptien Hosni Moubarak a repris sur fond d’accrochages entre partisans et adversaires du raïs déchu.

Des manifestants hostiles à Hosni Mubarak protestent lors de la reprise du procès de Moubarak. © Khaled Desouki/AFP

Des manifestants hostiles à Hosni Mubarak protestent lors de la reprise du procès de Moubarak. © Khaled Desouki/AFP

Publié le 5 septembre 2011 Lecture : 3 minutes.

Dans le box des accusés, Hosni Moubarak. L’ex-homme fort de l’Égypte est à nouveau allongé sur une civière pour la reprise de son procès lundi au Caire. Inculpé pour meurtre et pour corruption, il a été transporté en hélicoptère depuis un hôpital proche de la capitale puis transféré dans une ambulance jusqu’au tribunal qui siège dans une école de police sous haute protection des forces de l’ordre.

Accrochages

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Même derrière les barreaux, Hosni Moubarak continue de déchaîner les passions : « Nous ne t’abandonnerons pas », scandaient des partisans, tandis que ses adversaires lançaient « châtiment, châtiment, on a tué nos enfants avec des balles ». Des accrochages entre les deux camps ont eu lieu aux abords du tribunal, faisant une dizaine de blessés et obligeant la police anti-émeute à procéder à quatre interpellations.

La session de lundi est consacrée à la question de la responsabilité des tirs de snipers contre des manifestants lors du soulèvement populaire du 25 janvier au 11 février, qui ont abouti au renversement de l’homme fort de l’Égypte.

La cour cherche ainsi à savoir si les ordres de tirer sur la foule ont été donnés sous la seule responsabilité du ministère de l’Intérieur, ou si Moubarak était aussi impliqué. L’ancien ministre de l’Intérieur, Habib el-Adly, est jugé en même temps que l’ancien chef d’état pour la répression de l’insurrection populaire qui a fait près de 850 morts. Leur responsabilité, si elle est démontrée, est passible de peine de mort.

Pas de retransmission télévisée

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Mais contrairement aux deux premières audiences du procès Moubarak, qui se sont tenues les 3 et 15 août, la fin du procès ne sera pas retransmise en direct à la télévision. Cette mesure a été décidée par le président de la cour pénale, le juge Ahmed Refaat, manifestement excédé par l’atmosphère survoltée régnant dans la salle lors de la précédente audience, en particulier parmi les avocats des plaignants.

Hosni Moubarak et ses deux fils, Alaa et Gamal, sont également inculpés pour corruption et enrichissement illicite. Un richissime homme d’affaire, Hussein Salem, est jugé par contumace dans le même procès.

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L’ancien président, souffrant de problèmes cardiaques et de dépression, est en détention préventive dans un hôpital de la banlieue du Caire. Ces derniers mois, l’éventualité d’un cancer a fait l’objet d’informations contradictoires, le ministère de la santé niant cette possibilité soulevée par l’avocat du président. Ses deux fils sont quant à eux détenus à la prison de Tora, dans la périphérie sud de la capitale.

Avocats koweitiens à la rescousse

« Nous sommes cinq avocats koweïtiens et nous sommes venus défendre Hosni Moubarak par gratitude à l’égard de l’ancien président qui avait soutenu le Koweït lors de l’invasion irakienne en 1990 », a fait savoir Fayçal el-Oteibi, le chef de la nouvelle équipe dont une partie est arrivée dimanche au Caire.

Mais le ministre égyptien de la Justice Abdel Aziz el-Guendi, cité par le journal indépendant al-Masri al-Youm, a toutefois indiqué qu’aucune demande officielle d’avocats koweïtiens « n’a été encore déposée », et qu’il n’était pas acquis qu’ils puissent participer au procès lundi.

Une chose est sûre cependant : Hosni Moubarak est le premier dirigeant renversé par les révolutions arabes à comparaître en personne devant la justice, le tunisien Zine el-Abidine Ben Ali ayant eu la présence d’esprit de fuir en Arabie Saoudite, et le libyen Mouammar Kadhafi étant introuvable depuis la chute de Tripoli fin août.

Le procès historique de celui qui a régné sans partage sur le plus peuplé des pays arabes est donc suivi avec un énorme intérêt par la population égyptienne. Et partout ailleurs dans la région, où les populations attendent leur tour.

(Avec AFP)

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