Togo : report au 6 septembre du procès de Kpatcha Gnassingbé, transféré à la prison civile de Lomé
Le procès de Kpatcha Gnassingbé, accusé d’atteinte à la sûreté de l’État, a été reporté au 6 septembre sur demande des avocats du prévenu.
![Kpatcha Gnassingbé arrivant à son procès, à Lomé le 1er septembre 2011. © Jean-Claude Abalo, pour jeuneafrique.com.](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/09/01/001092011153528000000kpatchacommandantatti.jpg)
Kpatcha Gnassingbé arrivant à son procès, à Lomé le 1er septembre 2011. © Jean-Claude Abalo, pour jeuneafrique.com.
Le procès de Kpatcha, demi-frère du président du Togo, Faure Gnassingbé, est une nouvelle fois reporté. « Maître Christian Charrière-Bournazel, principal avocat de la défense, a introduit une demande de renvoi du dossier [de 1800 pages portant sur 32 accusés, NDLR] parce que celui-ci a été constitué il y a plus de deux ans, et que ce procès ne peut donc se tenir sans qu’il soit là », explique à jeuneafrique.com Me Jil-Benoit Afangbédji, l’un des dix avocats de l’ancien ministre de la Défense.
De plus, à la demande de ses conseils, Kpatcha Gnassingbé a été transféré de l’Agence nationale de renseignements (ANR) à la prison civile de Lomé. « Un pas a été fait vers le respect des droits humains », commente sobrement Zeus Ajavon, un des avocat du prévenu, qui dénonce la « constitution de parties civiles. (…) Seul le ministère public est habilité à représenter l’État dans une procédure pour atteinte à la sûreté de l’État », assure-t-il.
Kpatcha serein
Si son principal avocat n’était pas présent à l’audience, Kpatcha Gnassingbé a fait, lui, une entrée triomphale dans la salle du tribunal, peu avant 7 heures (locales). Il a été accueilli par un tonnerre d’applaudissement après être descendu d’un bus de 15 places avec ses co-accusés. Parmi ces derniers, le géneral Assani Tidjani, interpellé le 22 juillet dernier, est apparu fatigué et amaigri (photo ci-contre, © J.C. Abalo pour jeuneafrique.com).
Habillé en costume cendre, cravate bleue rayée et chemise blanche, le principal accusé s’est assis au premier rang, à l’aise et souriant, se retournant pour saluer la foule de ses partisans. Alors qu’il était appelé à la barre pour expliquer s’il reconnaissait ses avocats, Zeus Ajavon et Djovi Gally, Kpatcha a rapidement ceint son écharpe de député aux couleurs de la nation togolaise. Une manière de signifier que son immunité parlementaire n’avait pas encore été levée.
"Je veux parler !"
Le président du tribunal, Pétchélébia Abalo, lui a alors ordonné d’enlever l’écharpe avant de prendre la parole. Après moult tergiversations, Kpatcha Gnassingbé a cédé, non sans préciser : « Comme vous me le demandez, j’accepte d’enlever mon écharpe. Mais, je demeure député à l’Assemblée nationale togolaise ».
À la fin de l’audience, le général Tidjani, menotté, n’a cessé de crier en rejoignant le véhicule pénitentiaire : « Je veux parler ! Je veux parler ! ». Mais le service de sécurité, très fourni, l’a empêché de s’adresser à la foule qui roulait des yeux inquiets.
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