Libye : Seif el-Islam et Saadi Kadhafi, les voix discordantes de la défaite
Le premier veut résister jusqu’au bout face aux rebelles, le second veut négocier voire se rendre si un gouvernement légitime était constitué en Libye. Seif el-Islam et Saadi Kadhafi, deux sons de cloche différents, mais sans doute provoqués par la même personne : leur père Mouammar Kadhafi, toujours introuvable.
Dans la famille Kadhafi, il y aurait colombes et les faucons ? Alors que la Libye est en passe d’être presque entièrement contrôlée par les rebelles et leurs alliés de l’Otan, certains proches de l’ex-« Guide » semblent en tout cas moins va-t-en guerre que d’autres. Dans la première catégorie, Saadi Kadhafi, troisième fils de l’ex-dirigeant libyen, homme d’affaires et ancien footballeur, qui a été jusqu’à qualifier les rebelles de « frères ».
« Nous ne voyons aucun problème à ce qu’ils soient au pouvoir, les rebelles sont nos frères. (…) Si ma reddition arrête l’effusion de sang, je suis prêt à me rendre dès ce soir », a-t-il affirmé dans une interview à la chaîne de télévision Al-Arabiya, mercredi soir. Saadi est « hésitant » à se rendre, mais « nous assurerons sa sécurité » s’il le fait, a répondu le vice-président du conseil militaire des insurgés, Mehdi Harati.
Langage martial
De son côté, Seif el-Islam Kadhafi a une nouvelle fois utilisé le langage martial qu’on lui connaît souvent depuis l’explosion de la révolte en février. « Je vous parle d’une banlieue de Tripoli. Nous voulons tranquilliser le peuple libyen, nous sommes toujours là, la résistance continue et la victoire est proche », a-t-il dit dans un nouveau message retransmis par la télévision Arrai, basée à Damas. « Chaque Libyen est Mouammar Kadhafi, chaque Libyen est Seif el-Islam (…) Là où vous vous trouvez face à un ennemi, combattez-le », a-t-il appelé, non sans préciser : « Le « Guide » se porte bien ».
Seif el-Islam a également mis en garde le Conseil national de transition (CNT) contre un assaut sur Syrte, la région natale de son père où convergent les troupes rebelles. Selon lui, quelque « 20 000 hommes armés » sont prêts à défendre ce dernier bastion du régime. Mais les rebelles, qui se préparent activement à la bataille, ont lancé un ultimatum fixé à samedi pour la reddition des forces loyalistes.
Tendances contraires
Y a-t-il donc division dans la maison Kadhafi, ente les jusqu’au boutistes et les négociateurs ? Pas forcément, même si des tendances contraires sont visiblement à l’œuvre. Au même titre que l’ex-« Guide » a déjà mis en compétition plusieurs de ses fils pour le pouvoir, il a peut-être chargé Saadi d’un ballon d’essai. Celui-ci a d’ailleurs déclaré avoir été officiellement mandaté par son père pour négocier avec le CNT, dont il a affirmé avoir contacté un responsable militaire.
« Nous reconnaissons le fait qu’ils représentent une partie légitime, mais nous sommes aussi le gouvernement ainsi qu’une partie à la négociation, qui est légitime », a-t-il expliqué. Quant à sa reddition, elle paraît bien hypothétique. Selon la chaîne américaine CNN, citée par lemonde.fr, Saadi aurait déclaré que les forces rebelles refusaient de négocier. « Je me rendrais plutôt à un véritable gouvernement qu’à ces gens-là », a-t-il déclaré dans un message envoyé à un journaliste de la chaîne.
(Avec AFP)
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