Libye : Kadhafi accusé de viol par ses « amazones »

Cinq « amazones », ces jeunes femmes de la garde rapprochée de Mouammar Kadhafi, disent avoir été violées par le « Guide » et ses fils.

Le Raïs et ses « amazones ». © AFP

Le Raïs et ses « amazones ». © AFP

Publié le 30 août 2011 Lecture : 2 minutes.

Elles seraient 400 femmes, jeunes et séduisantes, à être concernées par ces nouvelles révélations terrifiantes des pratiques du régime de l’ex-"guide" de la Libye. Elles, ce sont les « amazones » de Mouammar Kadhafi. Leur mission ? Officiellement, servir de sécurité rapprochée au « Guide » libyen. Plus vraisemblablement, ces soldates constituaient un harem au service du colonel.

Libérées du joug de Mouammar Kadhafi, cinq d’entre elles ont témoigné déclarant avoir été violées et sexuellement abusées par l’ex-dictateur et ses fils. Les propos accusant  Mouammar Kadhafi ont été collectés par Seham Sergewa une psychologue, basée à Benghazi, et rapportés dans l’édition de dimanche du Times of Malta.

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L’une de ces femmes raconte par exemple, avoir été forcée à s’enrôler parmi les « soldates » du raïs. Le régime accusait son frère, de retour d’un voyage à Malte, de transporter de la drogue. « On lui a dit : « soit tu deviens une amazone, soit ton frère passera le reste de sa vie en prison », raconte le Dr Sergewa. La jeune femme savait visiblement ce qu’il lui couterait de rejoindre les rangs des soldates privées de Kadhafi. Elle dit avoir été violée par le colonel, quelques semaines avant cet épisode.

Expulsée de l’université où elle étudiait, on l’a convaincu de rencontrer le « Guide », seule personne à pouvoir permettre sa réadmission. Après avoir été soumise à des tests VIH, la jeune fille  relate avoir été conduite à Bab Aziziya, le quartier général de Mouammar Kadhafi, où elle trouva le colonel « en pyjama ».

"Elle a refusé ses avances et il l’a violée"

« Elle ne pouvait pas comprendre car elle voyait (Kadhafi) comme un père, le leader de la nation, ce genre de choses. Elle a refusé ses avances et il l’a violé », raconte le docteur Sergewa.

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Les jeunes filles dénoncent aussi le traitement dont elles auraient été victimes. Comme des « objets », une fois violées, Mouammar Kadhafi les « passaient » à ses fils, ou à des officiers hauts gradés, afin qu’ils les violent à leur tour.

Le docteur Sergewa ne se limite pas aux faits racontés par ces « amazones ». Elle a également collecté les témoignages de femmes, disant avoir été abusées par les soldats pro-Kadhafi lors de ces derniers mois de guerre civile.

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Des récits de violences sexuelles « systématiques », de jeunes femmes et « d’enfants » alarment la psychologue. Certaines d’entre elles racontent avoir été violées « par au moins 20 soldats, parfois devant leurs maris et enfants », dit-elle. « Une fille de 18 ans m’a dit avoir été violée devant son père, et l’implorait de ne pas regarder ». « J’estime qu’il y a eu au moins 6000 victimes de viols », déclare le Dr Sergewa.

De nombreuses d’entre elles se sont suicidées, selon la psychologue. Parmi les autres, huit femmes ont accepté de témoigner contre Mouammar Kadhafi, s’il venait à être jugé devant la Cour pénale internationale.

 

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