Syrie : la ligue arabe appelle à « l’arrêt du bain de sang »
Bachar al-Assad est de plus en plus isolé. La Ligue arabe l’a exhorté dimanche à mettre fin au « bain de sang » « avant qu’il ne soit trop tard » et a envoyé sur place son secrétaire général Nabil Elarabi afin d’œuvrer à la mise en œuvre de réformes.
La Ligue arabe est sortie de son silence. Alors qu’elle se réunissait pour la première fois dimanche au sujet de la Syrie depuis le déclenchement des révoltes début mars, l’organisation a pris position et appelé Bachar al-Assad à la retenue. « Le conseil exprime sa préoccupation et son inquiétude quant aux dangereux développements sur la scène syrienne, qui ont entraîné des milliers de victimes, à la fois des morts et des blessés », ont déclaré les ministres dans un communiqué.
La Ligue arabe souligne ainsi « l’importance de mettre fin au bain de sang et de s’en remettre à la raison avant qu’il ne soit trop tard. » Selon les Nations unies, la répression des manifestations par le régime syrien aurait déjà fait plus de 2000 morts.
Une prise de position sous pression
Néanmoins, Damas continue de contester ces chiffres et impute ces événements à des « groupes terroristes ». Le régime fait état de 500 policiers et militaires tués et affirme vouloir mettre en oeuvre des réformes et répondre aux aspirations de la population. Une volonté qui s’est traduite sur le terrain par de nouveaux envois de chars et de militaires afin de contenir le mouvement des révoltés qui a gagné en ampleur durant le mois d’août.
Devant les critiques de la communauté internationale à l’égard du régime syrien mais surtout devant la mobilisation de l’opinion arabe, la Ligue arabe n’a ainsi pu retarder davantage une prise de position. Plusieurs centaines de militants pro-démocratie ont en effet manifesté samedi devant son siège et son secrétaire général a avoué dimanche « subir les pressions de l’opinion publique arabe pour accomplir davantage d’efforts dans la période à venir. »
Poussée à s’exprimer, l’organisation reste néanmoins prudente puisque elle a également cherché à apaiser Damas en soulignant que la stabilité de la République arabe syrienne était l’un des principaux facteurs de la stabilité du monde arabe et de l’ensemble de la région. Quoi qu’il en soit, après la chute des trois dictateurs tunisien, égyptien et libyen, les membres de la Ligue arabe semblent peu à peu prendre acte des évolutions en cours.
(Avec agences)
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