Côte d’Ivoire : suspension provisoire de l’opération « Pays propre »

Lancée par le gouvernement d’Alassane Ouattara fin juillet, l’opération très controversée baptisée « Pays propre » marque le pas en Côte d’Ivoire. Elle tarde à démarrer à l’intérieur du pays et a été momentanément suspendue à Abidjan. Dans certains quartiers, la capitale économique ressemble à une ville en chantier délaissée par un bâtisseur peu pressé d’achever son œuvre. Reportage.

Vue de la rue Princesse après le passage des bulldozers, le 5 août 2011. © Issouf Sanogo/AFP

Vue de la rue Princesse après le passage des bulldozers, le 5 août 2011. © Issouf Sanogo/AFP

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Publié le 26 août 2011 Lecture : 2 minutes.

Sur le long du boulevard des Martyrs de Cocody, les gravats jonchent les trottoirs. Se mêlant aux ordures et aux détritus, ils sont très loin de rendre le pays… propre. L’opération lancée avec fracas par la ministre de la Salubrité urbaine de Côte d’Ivoire, Anne Désirée Ouloto; est désormais suspendue après avoir conduit à la démolition de nombreux « maquis », restaurants et bars de la mythique rue Princesse de Yopougon (commune populaire d’Abidjan) le 5 août dernier.

Reprise le 1er septembre ?

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Les bulldozers étaient devenus le cauchemar de ceux qui avaient occupé des espaces sans titre de propriété, et installé des commerces aux abords des voies sans autorisation. Mais leurs moteurs se sont arrêtés lundi dernier. Une suspension provisoire, en rapport avec les vacances des membres du gouvernement, à en croire Anzoumane Bamba, le conseiller en communication de Mme Ouloto. « L’opération comporte des volets sociaux, économiques, voire sociologiques que seule la ministre a compétence pour gérer, explique M. Bamba. L’opération devrait logiquement reprendre le 1er septembre ».

Et le ministère de la Salubrité urbaine de démentir catégoriquement l’information selon laquelle l’opération aurait été stoppée faute de financements, ce qui conforterait ceux qui dénoncent une manœuvre spectaculaire mais mal préparée et prématurée. «Sur un budget global de 400 millions de F CFA (615 000 euros, NDLR) pour toute la période que va durer l’opération et sur toute l’étendue du territoire, le ministère de l’Économie a déjà dégagé 300 millions F CFA (462 000 euros, NDLR) », indique M. Bamba. La preuve, selon lui, qu’aucun problème de financement ne se pose.

"Embellissement"

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La nature ayant horreur du vide, des nostalgiques sont tentés de rebâtir sur des terrains dégagés par les bulldozers. En attendant l’embellissement promis par le ministère, des balises sont érigées autour des espaces dégagés. Explication du conseiller en communication de la ministre de la Salubrité urbaine : « Nos équipes d’embellissement veillent à ce que les espaces dégagés ne soient pas recolonisés ». L’embellissement promis, semble-t-il, n’est pas pour tout de suite…

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