Tunisie – Libye : entre fuite et retour, chassé-croisé à la frontière
À la frontière tuniso-libyenne, les Libyens affluent en masse des deux côtés. Certains sont heureux de pouvoir enfin rentrer chez eux, tandis que d’autres fuient les combats qui font toujours rage dans la capitale.
Des enfants libyens de retour de la ville tunisienne de Dehiba en route le 24 août 211 pour Tripoli © AFP
Publié le 25 août 2011 Lecture : 1 minute.
Leurs chemins se croisent mais ne se ressemblent pas. Les uns fuient une Libye toujours en prise aux combats, notamment dans sa capitale Tripoli. Les autres, réfugiés depuis plusieurs mois en Tunisie, sont heureux de rentrer chez eux, dans un pays (presque) libéré.
Tous transitent par le même passage, au petit poste de Dehiba, à la frontière tuniso-libyenne. Plus de 10 000 personnes ont traversé ce poste frontalier depuis le début de la bataille de Tripoli samedi.
La famille Chembi rentre à Zawiyah, à 40 km à l’ouest de Tripoli, avec un nouveau-né, venu au monde il y a trois mois « en exil ». « C’est le bébé de la révolution ! Ce sera le premier de la famille à n’avoir connu que la Libye libre », s’émeut sa mère Fatma.
Peur de la vengeance
Comme cette famille, plus de 4800 Libyens sont rentrés chez eux, en direction de Nalout, puis Zenten, et maintenant Zawiyah puis Tripoli, heureux de retrouver leur pays.
Pourtant, la crainte des combats entraîne encore un nombre impressionnant de Libyens à fuir leur pays. Quelque 6000 d’entre eux auraient transité par la frontière, afin de rejoindre la Tunisie. « Tripoli, c’est très dangereux, je pars mettre ma famille en sécurité », lâche Ali Salem, un fonctionnaire de 50 ans.
Leur crainte ? Que les « loyalistes reviennent mener un assaut contre Tripoli pour se venger des rebelles », dit-encore Ali Salem. D’autres encore, pro-Kadhafi, craignent les représailles des insurgés.
(Avec AFP)
