RDC : trafic de cassitérite, l’immunité du chauffeur de l’ONU est levée

24 heures après  l’arrestation d’un de ses chauffeurs congolais dans l’est de la RDC, avec une tonne de minerai, la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a annoncé ce mercredi avoir levé l’immunité de son employé.

80% des exportations de minerais échappaient en 2009 au contrôle de l’État. © AFP

80% des exportations de minerais échappaient en 2009 au contrôle de l’État. © AFP

Publié le 25 août 2011 Lecture : 2 minutes.

Mercredi soir, le porte-parole de la Monusco, la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo, Madnodje Mounoubai, a déclaré à l’AFP que l’immunité de fonction du chauffeur congolais avait été levée lundi en consultation avec le siège (de l’ONU) à New York.

« Nous avons consulté le bureau juridique à New York pour savoir si nous pouvions lever l’immunité, et ils nous ont dit oui », a-t-il ajouté. Dans la journée de mercredi, le porte-parole avait déjà déclaré que la Monusco collaborait à la fois à l’enquête judiciaire et à une enquête interne en cours. Ce à quoi il a ajouté : « Nous condamnons des tels comportements par des agents de la Monusco. Qu’ils soient du personnel expatrié ou national ».

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La mission onusienne se défend

Le gouvernement s’est lui aussi exprimé dans un communiqué, ne cachant pas ses interrogations : « Cet incident questionne la conformité de la pratique de certains acteurs de la Mission onusienne avec les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité régissant leur présence en RDC et les lois congolaises »

Une attaque à peine dissimulée à laquelle la mission onusienne n’a pas manqué de répondre en affirmant, par la voix de M. Mounoubai,  « que c’est la première fois qu’elle est mêlée à une telle affaire depuis qu’elle a été déployée, en 1999, sur le territoire congolais. Je vous mets en défis de me prouver qu’en dehors de ce cas il y a eu d’autres cas ».

80% des exportations échappent à lÉtat

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Depuis lundi le chauffeur arrêté est jugé pour avoir transporté une tonne de minerai dans un véhicule de la Monusco. Selon les déclarations d’une source judiciaire rapportées par l’AFP, lors de son arrestation le chauffeur avait affirmé aux gardes-frontières qu’il allait chercher de l’eau à Gisenyi, ville rwandaise frontalière de Goma (est). Toujours selon la même source, il y a également un commerçant jugé pour complicité. 1.200 kilogrammes de cassitérite saisis dimanche lui auraient été destinés.

Les provinces des Nord et Sud-Kivu, et le Maniema (est) sont riches en cassitérite et en coltan (utilisés en électronique), et aussi en gisements d’or. Selon un rapport du sénat publié fin 2009, 80% des exportations de minerais échappaient au contrôle de l’État dans les trois provinces.

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Avec AFP
 

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