Libye : les combats continuent, la tête de Kadhafi mise à prix
Les combats entre rebelles et pro-Kadhafi continuent à Tripoli comme aux abords de la ville de Syrte, où les insurgés peinent à avancer. La tête du « Guide », qui reste introuvable, a été mise à prix.
Kaddafi : la traque
La prise du quartier général de Mouammar Kadhafi ne signifie pas pour autant une victoire complète de la rébellion à Tripoli. A la mi-journée, mercredi, les combats faisaient toujours rage dans la capitale libyenne, notamment dans le quartier de Bab al-Aziziya, qui abrite le QG de Kadhafi, ainsi qu’à Abou Slim, fief des loyalistes.
Tirs d’armes légères, de mitrailleuses ou d’obus ont été entendus dans le secteur, où se situe l’hôtel Rixos, qui rassemble actuellement les journalistes de la presse étrangère. Les rebelles, qui semblaient reculer, ont dit se livrer à une manœuvre, afin de piéger les pro-Kadhafi.
Plus tôt dans la matinée, deux puissantes explosions ont été entendues, surement le fait d’un bombardement aérien de l’Otan. Au total, depuis l’assaut de Tripoli lancé par les insurgés samedi, plus de 400 personnes ont trouvé la mort dans les combats, 2000 autres ont été blessées et 600 soldats pro-Kadhafi ont été capturés, selon le chef du Conseil national de transition (CNT).
L’accès à Syrte freiné par les loyalistes
Sur le front est, les rebelles libyens faisaient face à une résistance surprenante de la part des loyalistes à Ben Jawad, freinant la progression des insurgés vers le fief Kadhafiste de Syrte.
« Nous sommes surpris, nous croyions qu’ils se rendraient après la chute du QG de Mouammar Kadhafi mardi soir à Tripoli », s’est étonné le commandant militaire de la rébellion pour le front Est, Fawzi Boukatif. « Les forces pro-Kadhafi ont mis en place tout un système de lignes de défense pour barrer l’accès à Syrte, la ville d’origine de Mouammar Kadhafi, et n’ont pas donné suite à ce stade aux propositions de négociation », a-t-il poursuivi.
La rébellion avait rapidement progressé mardi vers Ben Jawad, mais s’est confrontée, aux portes de la ville, à des tirs d’artillerie des loyalistes. « Il semble qu’ils ne veuillent pas se rendre. Mais nous voulons épargner la ville et c’est pourquoi nous essayons d’obtenir d’y accéder librement, via les négociations », a expliqué Fawzi Boukatif. Le porte-parole militaire de la rébellion, Ahmer Omar Bani, a, quant à lui, jugé mercredi que la prise de Syrte était une question de temps. Restera encore les villes du Sud-Ouest, encore aux mains des partisans du « Guide ».
Dans ce secteur, nœud de communication entre le Niger, le Tchad et l’Algérie, Mouammar Kadhafi avait offert à beaucoup de personnes « qui vont être défaits par les révolutionnaires, les vrais Libyens qui vont libérer Morzuk, Sebha et les autres villes du Sud », a déclaré Ahmer Omar Bani.
La tête de Kadhafi mise à prix
Pour accélérer la chute finale du Raïs, les rebelles libyens ont mis sa tête à prix mercredi. Quelque 2 millions de dinars libyens (1,7 millions de dollars) seront offerts à celui qui rendra Mouammar Kadhafi à la rébellion, mort ou vif. Une initiative proposée par des hommes d’affaires libyens, et soutenue par l’organe politique de la rébellion.
(Avec AFP)
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