Libye : en difficulté, Mouammar Kadhafi propose une trêve

Tout en excluant le départ de son leader Mouammar Kadhafi, le régime libyen a de nouveau proposé un cessez-le-feu après la prise de contrôle par les rebelles de la raffinerie du port stratégique de Zawiyah.

Un rebelle libyen en patrouille dans une rue de Zawiyah, le 16 août 2011. © Marc Hofer/AFP

Un rebelle libyen en patrouille dans une rue de Zawiyah, le 16 août 2011. © Marc Hofer/AFP

Publié le 19 août 2011 Lecture : 2 minutes.

« Le moment est venu pour un cessez-le-feu immédiat » en Libye, a indiqué le Premier ministre de Mouammar Kadhafi, Baghdadi Mahmoudi, lors d’une conférence de presse à Tripoli, jeudi. « Nous sommes prêts pour commencer le dialogue immédiatement en vue de mettre fin à cette crise » a-t-il ajouté, en précisant que « le sort de Mouammar Kadhafi ne sera l’objet d’aucune discussion ».

Négociations discrètes

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Le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, a cependant rappelé que, pour la rébellion, le départ de Mouammar Kadhafi était un préalable à toute discussion. Mais des informations contradictoires circulent quant à la tenue à Djerba et à Tunis de négociations non-officielles entre représentants du régime et de l’insurrection.

C’est ainsi que l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a confirmé au journal Le Parisien sa participation à des « discussions » en Tunisie, pour tenter de trouver une issue au conflit, sans pour autant donner plus de détails.

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Abdallah Khatib, a également effectué une visite en Tunisie où il a dit avoir rencontré « des représentants du CNT et du gouvernement sans que ce soit dans le cadre de négociations officielles ».

L’appel au cessez-le-feu du Premier ministre de Kadhafi intervient alors que les rebelles semblent marquer des points sur le terrain. Les insurgés ont ainsi ouvert trois nouveaux fronts, l’un à Ajaylat, dans l’Ouest, l’autre dans l’Est à Al-Hicha, à mi-distance entre Misrata et Syrte, ville natale du colonel Kadhafi et bastion militaire du régime, et un troisième à Morzuk, une importante localité Sud-Ouest saharien que la rébellion affirme déjà contrôler.

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L’étau se resserre

Parallèlement, des combats se déroulaient à Brega, dans l’Est, et à Zawiyah, à une quarantaine de km à l’ouest de Tripoli. Les rebelles ont affirmé contrôler la raffinerie de Zawiyah, la seule de l’Ouest libyen et l’une des dernières sources d’approvisionnement du régime en pétrole et en gaz. Mais le régime a démenti. « Sans aucun doute, la raffinerie de Zawiyah est sous notre contrôle », a dit le Premier ministre Baghdadi Mahmoudi.

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Enfin, jeudi, des combattants venus de Misrata ont progressé d’une quarantaine de kilomètres au sud de Touarga, prenant le contrôle d’un pont stratégique, a indiqué la rébellion en faisant état de quatre morts dans ses rangs.

« L’étau se resserre autour de Tripoli, depuis les montages de l’Ouest, à Sorman, à Zawiyah et sur le flanc est de Tripoli », s’est réjoui Moustapha Abdeljalil qui a dit espérer fêter dans la capitale l’Aïd el-Fitr, qui marquera la fin du mois de jeûne musulman du ramadan fin août.

Il a toutefois dit craindre que la bataille pour la prise de Tripoli ne tourne à « une véritable boucherie au vu du comportement de Kadhafi ».
Mais le chef des rebelles a prévenu : « Kadhafi ne quittera pas facilement le pouvoir, il le fera dans le désastre ».

(Avec AFP)

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