Libye : proches de Tripoli, les rebelles peaufinent le scénario post-Kadhafi

Les rebelles du CNT ont rendu public une nouvelle version de leur feuille de route pour l’après-Kadhafi. L’élection d’une Assemblée dans l’année suivant la chute de Kadhafi et l’adoption d’une nouvelle Constitution sont prévues.

Le porte-parole des rebelles libyens Ahmed Omar Bani, à Benghazi le 17 août 2011. © AFP

Le porte-parole des rebelles libyens Ahmed Omar Bani, à Benghazi le 17 août 2011. © AFP

Publié le 17 août 2011 Lecture : 3 minutes.

Depuis que les rebelles libyens ont pris plusieurs villes sur la route menant à Tripoli, ils assurent – peut-être avec un peu trop d’optimisme – approcher de la fin du conflit. Désormais, les voilà en pleine préparation de l’après-Kadhafi sur le plan politique. Le 17 août, ils ont publié leur « déclaration constitutionnelle », où figure de façon détaillée leur seconde feuille de route pour la période qu’ouvrira la victoire tant attendue. La précédente avait été présentée en mars par le Conseil national de transition (CNT).

Le nouveau document prévoit de remettre le pouvoir à une Assemblée élue dans un délai de moins d’un an et l’adoption d’une nouvelle Constitution pour la Libye. Sur une dizaine de pages, il décrit en 37 articles les grandes étapes de la période de transition suivant la chute du colonel Kadhafi. Le CNT y réaffirme être « la plus haute autorité de l’État (…), il est le seul représentant légitime du peuple libyen, et tire sa légitimité de la révolution du 17 février ». Dès la « déclaration de libération », il prévoit quitter la capitale rebelle Benghazi pour venir siéger à Tripoli.

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Approvisionnement coupé

Pendant ce temps sur le terrain, les espoirs commencent à devenir réalité. Les responsables des forces rebelles ont déclaré avoir pris le contrôle de trois localités, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. Il s’agit de la « majeure partie » de Zawiyah, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Tripoli, et des villes de Gharyane et Sorman, situées respectivement à 50 km au sud et à une soixantaine de kilomètres à l’ouest du bastion de Kadhafi.

Les rebelles tiennent aussi une grande partie de la soixantaine d’hectares du site stratégique de la raffinerie de Zawiyah, à une dizaine de kilomètres à l’ouest de la ville. La conquête en cours de cette dernière, mais aussi celle, achevée, de Sorman et Gharyane, a permis également aux rebelles de contrôler un segment de la route côtière et de couper la ligne d’approvisionnement entre la Tunisie et Tripoli, essentielle pour le régime de Mouammar Kadhafi.

Nos forces contrôlent totalement Zawiyah, qui ouvrira la porte vers Tripoli. Ceci permettra à la population de s’y révolter.

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« Nous entrons dans une phase décisive, bientôt nous libèrerons tout le sud de la Libye. Nous espérons fêter la victoire finale en même temps que la fin du ramadan », fin août, a déclaré le 15 août Mansour Saif al-Nasr, représentant en France du CNT. Avant de conclure : « Nos forces contrôlent totalement Zawiyah, qui ouvrira la porte vers Tripoli. Ceci permettra à la population de s’y révolter ». Mais le régime de Kadhafi a affirmé, via son porte-parole Moussa Ibrahim que l’armée avait le « contrôle total » de Zawiyah et de Sorman.

Chavez et Ahmadinejad pour Kadhafi

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Le colonel Kadhafi a reçu l’appui renouvelé des présidents vénézuélien Hugo Chavez et iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié d’ « agression impérialiste » de l’Occident en Libye et en Syrie, selon un communiqué publié à Caracas après une conversation téléphonique entre les deux hommes.

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye Abdul Ilah al-Khatib a, quant à lui, quitté la Tunisie le 16 août après une visite de 24 heures au cours de laquelle il a rencontré des représentants libyens dans un contexte de confusion autour d’éventuels pourparlers entre rebelles et pro-Kadhafi. Selon plusieurs sources concordantes, des pourparlers secrets ont bien eu lieu le 14 août à Djerba, non loin de la frontière tuniso-libyenne. Mais la rébellion a catégoriquement démenti toutes « négociations, directes ou indirectes, avec le régime de Kadhafi ».

(avec AFP)

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