Affaire DSK : bataille autour du rapport médical de Nafissatou Diallo

Alors que la prochaine audience pourrait être décisive, le rapport médical de l’agression de Nafissatou Diallo, la jeune-femme guinéenne qui accuse DSK de viol, a fuité dans les médias. Une stratégie agressive basée sur la communication.

Nafissatou Diallo s’exprime face à la presse, le 28 juillet 2011 à New York. © AFP

Nafissatou Diallo s’exprime face à la presse, le 28 juillet 2011 à New York. © AFP

Publié le 17 août 2011 Lecture : 2 minutes.

À une semaine d’une nouvelle audience qui pourrait être décisive, le 23 août, les avocats de l’accusatrice de Dominique Strauss-Kahn (DSK), Nafissatou Diallo, ont marqué un point en laissant fuiter dans les médias le rapport médical de leur cliente, établi après l’agression présumée contre l’ex-directeur du FMI.

« Diagnostic : agression. Cause des blessures : agression, viol », indique le document dont la dernière page du document comporte même un schéma de la zone vaginale de la plaignante, détaillant l’emplacement d’un traumatisme. Nafissatou Diallo, Guinéenne de 32 ans, était arrivée le 14 mai à 15 heures 59 aux urgences de l’hôpital St Luke’s Roosevelt, accompagnée d’un policier de Manhattan et était « en larmes », précise le rapport. « Confusion, douleurs musculaires, tension (…) Elle relate l’incident sur un mode narratif. Elle s’interrompt, marque des pauses, en décrivant l’acte de fellation » que lui aurait imposé DSK dans une suite luxueuse du Sofitel à New York, poursuit le texte.

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La défense contre-attaque

La réponse de la défense n’a pas tardé. « L’utilisation par les avocats de la plaignante de ce rapport médical pour confirmer ou renforcer les accusations contre M. Strauss-Kahn est trompeuse et malhonnête », ont indiqué Mes William W. Taylor et Benjamin Brafman dans un communiqué. « La conclusion du rapport de l’hôpital est basée presque exclusivement sur les propos » de la plaignante « qui a prouvé de manière répétée qu’elle n’était pas crédible », ajoutent-ils. Et d’avancer que le traumatisme relevé sur Nafissatou Diallo, qui a également porté plainte au civil, n’était en rien une blessure, et pouvait très bien être à une rapport sexuel antérieur.

Depuis le début, la stratégie de la défense est claire : détruire la crédibilité de Nafissatou Diallo, et prouver qu’elle n’est intéressée que par l’argent. L’hebdomadaire Newsweek a par exemple cité des sources proches des avocats de DSK, affirmant que ceux-ci pourraient avancer que la rencontre entre DSK et Nafissatou Diallo a mal tourné quand la jeune femme a découvert qu’elle ne serait pas payée pour une faveur sexuelle consentie. Selon cette théorie, la femme de chambre serait retournée dans la suite après le départ de DSK, non parce qu’elle était traumatisée et désorientée, mais pour voir s’il y avait laissé de l’argent.

S’achemine-t-n vers un non-lieu ? Selon l’ancien procureur Marcellus McRae, rien n’est encore certain. « Il ne serait pas surprenant de voir les procureurs demander plus de temps pour enquêter avant de prendre une décision finale », dit-il. L’audience prévue mardi prochain était initialement fixée au 18 juillet, mais a été repoussée à deux reprises. En attendant, DSK est toujours privé de passeport et ne peut quitter le territoire américain.

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(Avec AFP)

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