Tunisie : violentes manifestations antigouvernementales à Tunis

Les Tunisiens ont manifesté dans le centre de la capitale le 15 août, réclamant souvent la démission du gouvernement de transition. Tandis que les uns étaient repoussés à coups de gaz lacrymogènes, les autres défilaient sans incident.   

Heurts entre manifestants et policiers à Tunis le 15 août 2011. © AFP

Heurts entre manifestants et policiers à Tunis le 15 août 2011. © AFP

Publié le 16 août 2011 Lecture : 2 minutes.

Des milliers de Tunisiens en colère ont défilé toute la journée du 15 août pour protester contre le gouvernement provisoire de Béji Caïd Essebsi. Marche syndicale et manifestation dispersée à coups de gaz lacrymogènes par la police ont ainsi ponctué la journée dans le centre de Tunis. Certains réclamaient la démission du Premier ministre et manifestaient leur colère, accusant les autorités de laxisme envers les dirigeants de l’ancien régime de Ben Ali.

D’après le porte-parole du ministère de l’Intérieur Mohamed Hichem Meddeb, la police a chargé « lorsqu’un des manifestants a jeté une bombe lacrymogène en leur direction ». Des dizaines de blindés empêchaient les protestataires d’avancer. Depuis l’artère centrale Habib Bourguiba, ceux-ci voulaient se diriger vers le ministère de l’Intérieur.
 
Aux cris de « nouvelle révolution », « le peuple veut le chute du système », « fidèles à l’âme de nos martyrs » et « ministère de l’Intérieur terroriste », ils jetaient des projectiles de toutes sortes sur les policiers qui les repoussaient sur la place d’accès de la Médina. Les commerçants et marchands ambulants ont, quant à eux, rapidement vidé les lieux.
 
L’UGTT en marche
 
Un troisième rassemblement s’est, lui, déroulé de façon pacifique devant le palais de justice, non loin de la Kasbah, qui avait abrité de longs sit-in dans la foulée de la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier. Autorisée, la marche de protestation avec ses quelques 2 000 manifestants répondait à l’appel de l’Union générale tunisienne de travail (UGTT, centrale syndicale unique sous Ben Ali) sous le slogan : « Fidèles aux âmes des martyrs et pour la réalisation des objectifs de la révolution ».
 
Un important dispositif policier veillait au bon déroulement du mouvement, sur l’artère Mohamed V, tandis que les participants dénonçaient les positions du gouvernement de transition et la cherté du coût de la vie en plein ramadan en criant « le peuple ne doit plus être humilié ».
 
Des représentants du parti islamiste Ennahdha et d’autres formations politiques participaient à la marche de l’UGTT, y compris d’anciens membres du gouvernement de transition. Lors du soulèvement du 14 janvier qui a balayé le régime de Ben Ali après 23 ans de pouvoir, l’UGTT avait joué un rôle de premier plan. Certains de ses dirigeants se sont joints brièvement au gouvernement de transition, mais la centrale se pose désormais en gardien contre « toute récupération du mouvement révolutionnaire ».
 
Une manifestation a également rassemblé un millier de personnes à Sfax, à 250 km au sud de la capitale, pour demander la démission du Premier ministre Béji Caïd Essebsi et de son gouvernement.
 
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