Égypte : ajourné au 5 septembre, le procès Moubarak ne sera plus public

Lors de sa deuxième audience, lundi, le procès de l’ex-président égyptien Hosni Moubarak a été ajourné au 5 septembre. Le juge a décidé qu’il ne serait plus retransmis en direct à la télévision, alors que les audiences captivaient le monde arabe.

Hosni Moubarak, couché sur une civière, dans la salle du tribunal du Caire, le 15 août 2011. © AFP

Hosni Moubarak, couché sur une civière, dans la salle du tribunal du Caire, le 15 août 2011. © AFP

Publié le 16 août 2011 Lecture : 2 minutes.

Jugé pour meurtre et corruption, Hosni Moubarak est arrivé le 15 août pour la deuxième audience – très courte – de son procès qui a été presque immédiatement ajourné au 5 septembre. Le président du tribunal pénal du Caire, Ahmed Refaat, a également décidé que l’ancien raïs et son ex-ministre de l’Intérieur, Habib el-Adli, seraient jugés ensemble lors d’un seul et même procès.

Comme Moubarak, M. Adli est aussi poursuivi pour le meurtre de manifestants lors de la contestation populaire qui a secoué le pays du 25 janvier au 11 février. Son procès avait repris dimanche et avait été, lui aussi, ajourné au 5 septembre.

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L’annonce du report découle de la demande des avocats des familles des victimes, qui souhaitaient avoir plus de temps pour examiner les documents et pièces à conviction du dossier, et qui ont accueilli la nouvelle par des cris de joie et des applaudissements, lançant des « Allah akbar » (Dieu est grand) à plusieurs reprises.

Affrontements

Une centaine des partisans de l’ex-président étaient arrivés tôt le matin en criant « Nous t’aimons président ! Non à l’humiliation ». De leur côté, une centaine d’opposants brandissaient des cordes, symbole de la pendaison qu’ils souhaitent à M. Moubarak, criant « Justice, justice ! » Malgré le déploiement de quelque 5 000 membres des forces de l’ordre et des blindés de l’armée, des affrontements à coups de pierres ont éclaté devant le tribunal avant d’être stoppés par les forces de l’ordre. Il y a eu quelques blessés légers.

Premier dirigeant du Moyen-Orient à comparaître devant un juge depuis le début du « printemps arabe », M. Moubarak, 83 ans, a été transporté en hélicoptère jusqu’à l’académie de police où se déroule le procès puis transféré dans une ambulance jusqu’aux portes du tribunal. Il a ensuite été placé, toujours couché, dans le box des accusés où il a souvent gardé les yeux fermés. Il a adressé quelques mots à ses deux fils postés à ses côtés qui semblaient vouloir l’abriter des caméras, comme lors de la première audience le 3 août, à laquelle il s’était déjà présenté sur une civière. Gamal et Alaa comparaissent en même temps que leur père pour corruption, tout comme l’homme d’affaires Hussein Salem, un proche des Moubarak jugé par contumace.

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Le juge a aussi décidé de mettre fin « à la diffusion télévisée des audiences afin de préserver l’intérêt général ». Le procès était jusqu’ici diffusé en direct à la télévision publique et massivement suivi par les Égyptiens. L’apparition dans le box grillagé de M. Moubarak lors de la première audience, la première depuis sa chute le 11 février, avait frappé les esprits en Égypte et dans le monde entier. Hosni Moubarak est accusé d’avoir donné l’ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants descendus à partir du 25 janvier dans la rue pour réclamer son départ, ainsi que de corruption et d’avoir permis la vente de gaz égyptien à Israël à des prix inférieurs à ceux du marché. Près de 850 personnes ont été tuées lors de la révolte.

(Avec AFP)

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