Libye : Kadhafi prédit la « fin proche » de la rébellion
Lors d’un message télévisé, Mouammar Kadhafi qualifie une nouvelle fois ses opposants de « rats » et affirme que la fin de la rébellion approche. Mais sur le terrain, ce sont les troupes loyalistes qui paraissent en difficulté.
Six mois après le début de l’insurrection en Libye, Mouammar Kadhafi reste toujours au pouvoir à Tripoli et ne perd rien son assurance. Dans un message diffusé lundi « en direct » par la télévision du régime, il affiche son mépris pour ses opposants et répond aux rumeurs se répandant dans les médias et sur Internet, faisant état de son départ imminent.
« Le colonisateur et ses agents n’ont plus qu’à recourir au mensonge et à la guerre psychologique après que toutes les guerres avec toutes les armes ont échoué », a-t-il affirmé. « La fin du colonisateur est proche et la fin des rats est proche. Ils (les rebelles) fuient d’une maison à une autre devant les masses qui les chassent », a-t-il ajouté.
Kadhafi était filmé sur la place verte au cœur de Tripoli où quelques centaines de ses partisans du régime étaient rassemblés, brandissant des portraits de leur leader ainsi que des drapeaux libyens. Et pour démontrer qu’il parlait en direct, le « Guide » commentait de temps en temps les actes de ses supporteurs.
Avancée rebelle
Kadhafi a également appelé ses partisans à résister et à se « préparer pour la bataille pour libérer » les villes tenues par les rebelles. La situation sur le terrain paraît en effet de plus en plus défavorable aux forces loyalistes, l’insurrection affirmant avoir avancé dans des villes à l’ouest du pays, comme Sorman, Gharyan et surtout la très stratégique Zawiyah, située à seulement 40 km à l’ouest de Tripoli.
L’entrée samedi des rebelles dans cette ville représente l’une de leurs plus significatives avancées depuis le début du conflit le 15 février. Des combats s’y sont poursuivis dimanche – le régime ayant affirmé avoir repoussé l’offensive des rebelles – tandis que sur les deux autres fronts, à Brega (est) et dans l’enclave côtière de Misrata (200 km à l’est de Tripoli), les pro-Kadhafi semblent en difficulté depuis quelques jours. Au sud de cette dernière, les rebelles ont consolidé leurs positions à Touarga, dont ils ont pris le contrôle vendredi et où ils ont assuré ne plus faire face qu’à quelques poches de résistance.
Dimanche soir, le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, a minimisé la percée des rebelles, affirmant que les forces armées du régime étaient capables de rétablir la situation. Il a par ailleurs ajouté que les troupes fidèles au colonel Kadhafi ont « repris le contrôle de Touarga et tué la plupart de ceux qui ont avancé vers la ville parmi les bandes se trouvant à Misrata ».
"Intensification" des raids de l’Otan
Il a reconnu cependant que les rebelles sont entrés dans la ville de Gharyan, dans la région du Jebel Nefoussa. « Quelques bandes sont entrées dans certaines zones de Gharyan dans le but de provoquer la terreur (…) mais rien ne pousse à l’inquiétude », a indiqué M. Ibrahim, qui a reconnu également des « problèmes » à Sorman, à 70 km à l’ouest de Tripoli, faisant état d’ « affrontements » pour le contrôle de la ville.
Le régime a enfin dénoncé ces deux derniers jours une « intensification » des raids de l’Otan sur tout le territoire libyen. L’agence libyenne Jana a fait état lundi de raids sur Tripoli et sa banlieue-ouest, Janzour, ainsi que Sabratha, à 70 km à l’ouest de Tripoli, où des affrontements entre rebelles et forces loyales avaient également été signalés.
justify;La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- Maroc-Algérie : que contiennent les archives sur la frontière promises par Macron ?
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- En Algérie, le ministre Ali Aoun affaibli après l’arrestation de son fils pour cor...
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police