Rwanda : acquittement d’un conseiller d’Habyarimana accusé de génocide, le procureur fait appel

Après l’acquittement jeudi de Runyinya Barabwiriza, ex-conseiller diplomatique de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana accusé d’incitation au génocide, le procureur a décidé de faire appel de cette décision.

Des Rwandais visitent le mémorial du génocide, en 2006 à Nyamasheke. © AFP

Des Rwandais visitent le mémorial du génocide, en 2006 à Nyamasheke. © AFP

Publié le 12 août 2011 Lecture : 1 minute.

Le procès de Runyinya Barabwiriza ne va pas en rester là. Après l’acquittement jeudi de cet ancien conseiller diplomatique du président rwandais Juvénal Habyarimana, poursuivi pour incitation au génocide, le procureur a décidé de faire appel de cette décision.

« Le représentant du ministère public a fait part, sur le champ, de sa décision de faire appel », a annoncé vendredi le porte-parole du parquet général Alain Mukurarinda.
Celui-ci dispose de 48 heures pour adresser au tribunal une demande officielle de maintien en détention en vue du procès en appel, a expliqué M. Mukurarinda.

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La veille, Runyinya Barabwiriza était acquitté par le tribunal de grande instance de Huye (au sud du Rwanda), au motif que les éléments à charge étaient insuffisants et contradictoires. Accusé de planification du génocide, association de malfaiteurs et incitation à commettre le génocide, en premier lieu dans la préfecture de Butare (sud), le prévenu risquait la prison à perpétuité, peine maximale au Rwanda.

Planification du génocide

Le prévenu avait, pour sa défense, prétexté qu’il était resté bloqué en Tanzanie, à Dar es-Salaam, dans la délégation présidentielle alors que le génocide était déclenché par l’attentat contre l’avion privé d’Habyarimana, lors du retour de celui-ci à Kigali. Un argument largement insuffisant pour le procureur, le génocide ayant été planifié bien avant le 6 avril 1994, date de la mort de l’ex-président.

Rentré le 5 juillet 1994, Runyinya Barabwiriza s’était rendu à Cyangugu, dans le sud-ouest du pays, puis était retourné à Kigali, où il fut arrêté deux mois plus tard.
L’ancien conseiller diplomatique était, en plus de ses fonctions politiques, un enseignant de l’Université nationale du Rwanda (UNR), et présidait également le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), le parti présidentiel, pour la préfecture de Butare.

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(Avec AFP)

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