Libye : des brigades rebelles réclament la démission du ministre de la Défense
Une vingtaine de brigades de la rébellion libyenne ont exigé le départ de leur ministre de la Défense, le tenant indirectement responsable de la mort du général Abdel Fatah Younès.
Jallal al-Digheily, « le ministre de la Défense doit être tenu responsable de l’assassinat du chef d’état-major » Abdel Fatah Younès, accuse un communiqué signé par les responsables de 17 katibas, les brigades de volontaires civils libyens qui constituent l’essentiel des forces de la rébellion entamée mi-février contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi.
Ces brigades reprochent aussi au ministre d’avoir ignoré les plaintes qui lui étaient adressées par les unités combattantes concernant l’ancien chef d’état-major.
Le ministre de la Défense n’est pas le seul à susciter la colère des soldats : ces derniers exigent également le départ d’Ahmed Hussein al-Darrat, ministre de l’Intérieur, critiqué pour son entêtement à travailler avec les anciens policiers du régime et à les protéger, au détriment des brigades de volontaires.
Les 17 brigades signataires du communiqué défendent en revanche le ministre des Affaires étrangères, Ali al-Issawi, très critiqué pourtant pour avoir signé l’ordre d’arrestation du général Younès.
Tensions internes
« Nous ne sommes pas et nous ne serons jamais des milices hors-la-loi. Nous sommes la poigne de fer de l’Etat dans la lutte contre tous ceux qui veulent toucher aux acquis de la rébellion » ont également précisé ces brigades, en réponse aux nombreux appels des responsables du CNT qui souhaitent voir les brigades intégrer au plus vite le nouvel embryon de l’armée, en cours de constitution autour d’anciens officiers du régime passés à la rébellion, comme l’avait fait Abdel Fatah Younès.
Ce dernier était un pilier du régime Kadhafi. Son assassinat, le 28 juillet, a eu lieu dans ces circonstances mystérieuses, alors qu’il avait été rappelé été rappelé du front pour un interrogatoire à Benghazi. Sa mort a suscité d’intenses spéculations sur l’identité des meurtriers, les divisions au sein de la rébellion ou l’existence d’une possible cinquième colonne pro-Kadhafi derrière les lignes rebelles.
Les Katibas exigent donc que le Conseil national de transition (CNT) soit nettoyé des éléments de cette éventuelle cinquième colonne et se disent prêtes à dénoncer ces partisans du régime infiltrés au sein de la rébellion.
Suite à la mort de Younès, le CNT a ainsi dû ouvrir deux enquêtes, l’une administrative, l’autre criminelle, tout comme il s’est retrouvé dans l’obligation de limoger son bureau exécutif, qui fait office de gouvernement par intérim. Cela n’a pas empêché la vague de critiques dont il est l’objet, plusieurs de ses responsables ayant signé l’ordre de rappeler le chef de l’état-major du front. Un nouveau bureau devrait cependant être nommé dans les prochains jours.
(Avec AFP)
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