Tunisie : faut-il interdire la publicité politique ?

Des discussions sont en cours afin de proposer une loi interdisant la publicité pour les partis politiques, a annoncé Kamel Laabidi, le directeur de l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (INRIC).

Les partis politiques doivent être « égaux en médias » selon Moncef Marzouki. © AFP

Les partis politiques doivent être « égaux en médias » selon Moncef Marzouki. © AFP

Publié le 11 août 2011 Lecture : 1 minute.

« Les partis doivent se conduire d’une manière à redonner au peuple confiance dans la politique et les politiciens, en étant égaux en argent et médias, afin qu’ils fassent parvenir leurs programmes au citoyen sans mystification, et que celui-ci puisse choisir avec liberté et objectivité ». C’est en ces termes que le Moncef Marzouki, le président du Congrès pour la République (CPR), a lancé le débat sur la publicité politique à quelques mois de l’élection de l’Assemblée constituante tunisienne, prévue le 23 octobre.

L’idée semble avoir fait son chemin parmi les membres de l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (INRIC) puisque son directeur, Kamel Laabidi, a annoncé mardi lors d’une conférence de presse vouloir interdire toute forme de publicité politicienne.

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L’INRCI se concerte actuellement sur le sujet avec la Haute instance de la transition, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). Les discussions devraient aboutir sur un projet de loi prohibant les réclames des partis politiques, a indiqué Kamel Laabidi.

Risque pour la démocratie

Selon ses détracteurs, la publicité politique représente un risque pour la démocratie et tend à favoriser les gros partis, comme le mouvement islamiste Ennahda. À travers leur publicité, certaines factions préfèrent mettre en avant des personnalités ou exposer leurs activités caritatives, au détriment des programmes politiques.

« Si le mouvement Ennahdha avait un excédent financier qu’il veut dépenser dans les actions caritatives, qu’il en fasse don discrètement – a fortiori que nos traditions arabo-musulmanes bannissent toute forme de charité déclarée », a fustigé Moncef Marzouki, à propos des publicités du parti islamiste.

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