Le Rassemblement de la jeunesse camerounaise maintient sa plainte contre l’État
Une plainte pour abus de confiance contre l’État a été déposée le 1er juillet par le Rassemblement de la jeunesse camerounaise (RJC) suite au report de la publication des listes de 25 000 recrues dans la fonction publique. Alors que le dossier avance, des cas de fraudes sont dénoncés et le RJC se dit déterminé à poursuivre son action.
Le 10 février dernier, le président Paul Biya a annoncé le lancement pour mars d’un grand plan de recrutement de 25 000 fonctionnaires. Alors que la publication de la liste des candidats sélectionnés était initialement prévue en juin, le ministère de la Fonction publique a annoncé le 30 juin qu’elle était finalement reportée au 31 décembre.
Indignée, le 1er juillet, la RJC décide alors de déposer une plainte contre l’État. Fin juillet, le cabinet civil de la présidence tente de calmer les esprits et appelle la RJC : « On nous a fait comprendre que le ministre de la Fonction publique a décidé de la date du 31 décembre sans informer la présidence mais qu’il y aura bientôt des avancées », déclarait alors le porte-parole du RJC, Sismondi Bidjoka. « Nous envisageons de retirer notre plainte mais avant nous devons nous concerter », avait-il ajouté, reconnaissant par là même l’effort par le gouvernement.
Manipulations
Les paroles sont suivies d’actes puisque le 1er août, le ministère de la Fonction publique publie une liste de 1 189 candidats présélectionnés aux postes d’enseignant d’université et de chercheur.
Mais la satisfaction est de courte durée. Dès le lendemain, des médias privés dénoncent la présence de fonctionnaires et de contractuels d’administration dans la liste des présélectionnés. Suite à des vérifications, il s’avère que 46 présélectionnés sont en réalité des fonctionnaires en poste. Une découverte accablante pour un recrutement destiné exclusivement aux jeunes diplômés et aux demandeurs d’emploi.
La réaction du RJC ne s’est pas fait attendre et au terme d’une réunion, le 7 août, il a fait connaître sa volonté de poursuivre son action en justice. « Les cadres du gouvernement sont en train de manipuler les listes, c’est inadmissible. Vu ce qui est en train de se passer, nous allons poursuivre jusqu’au bout », s’est indigné le porte parole du RJC.
La prochaine étape de cette affaire se jouera le 22 août, à la chambre administrative de la cour suprême. Il sera question de vérifier la légalité du RJC et de fixer, in fine, la date de la première audience.
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