Hamed Diane Séméga : « Le tramway de Bamako ne coûtera rien à l’État malien »
Le 5 août, le ministre malien de l’Équipement et des Transports, Hamed Diane Séméga, accompagné du maire de Bamako, Adama Sangaré, signait un protocole d’accord avec des groupes français et jordaniens pour la construction du tramway de la capitale du Mali. Pour le ministre malien, il n’est pas question pour l’Afrique de rester en « marge de la civilisation ».
Pensez-vous que ce projet est vraiment réalisable ?
Bien sûr que c’est réalisable et nous allons le prouver ! N’oubliez pas que le tramway a plus de deux cent ans, alors pourquoi penser qu’au 21e siècle un pays africain ne puisse pas avoir droit à cette technologie ? Notre continent n’est pas en marge de la civilisation, nous sommes au cœur du développement, malgré les difficultés, malgré les retards…
Quand on regarde aujourd’hui l’évolution démographique des capitales africaines, il est impératif d’adapter nos infrastructures. C’est pour ça que nous nous appuyons sur le groupe Al-Taher [un groupe jordanien, NDLR], qui est présent dans plusieurs pays en développement et qui ne s’arrête pas à la première difficulté.
L’Afrique ne doit pas être en marge de la civilisation, mais n’y-a-t-il pas d’autres priorités qu’un tramway ?
Oui, peut-être. Mais le gouvernement malien a bien prouvé qu’il ne s’occupait pas que d’infrastructures. Le président ATT s’est attelé à régler le problème de la vie chère. Notre pays est enclavé, il a fallu faire en sorte de maintenir les prix au niveaux les plus bas possibles. Sa politique agricole a permis de multiplier la production agricole presque par trois, on est passé de 70 000 ha de périmètres irrigués entre 1960 et 2002, à 240 000 ha en dix ans. Alors que toutes les capitales de la sous-région ont des problèmes d’électricité ce n’est pas le cas à Bamako. Je défie quiconque de dire qu’il a vu, à Bamako, plus d’une heure d’interruption de courant.
Combien va couter le tramway ?
C’est un investissement de 100 millions d’euros, mais entièrement en "Build on transfer" (BOT). Le groupe Al-Taher – qui a construit le tramway d’Amman – apporte le financement, et exploitera le réseau, avant de le céder à l’état malien au bout d’un certain nombre d’années que nous allons préciser dans le contrat. Le groupe français Lohr, basé à Strasbourg, construira le réseau et les rames. Cela ne coutera rien à l’État malien.
Combien de lignes ?
Dans un premier temps, il s’agira de deux lignes de tramway en T, qui traverseront Bamako du nord au sud et d’est en ouest. Ensuite, nous verrons quelles seront les évolutions à apporter au réseau.
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Propos receuillis par Malika Groga-Bada
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