Yasmine Chouikh : « On s’est fait une toute petite place. Et on va continuer ! »
Manque de moyens, un réseau de diffusion quasi inexistant, des artistes exilés… La création nationale peine à se relever malgré les attentes du public. Jeuneafrique.com est allé à la rencontre de ceux qui font ou participent à la vie de ce cinéma algérien pour recueillir leur sentiment. Rencontre avec la jeune réalisatrice et animatrice télé de 29 ans,Yasmine Chouikh.
Cinéma algérien : prompt rétablissement !
Alger, le 15 juillet
Quel a été votre parcours de jeune réalisatrice ?
J’ai commencé dès 14 ans à être stagiaire sur des tournages et à travailler des scénarios. J’ai fait des études de psychologie, puis une formation d’été à la FEMIS, l’école de cinéma française. En 2006 j’ai tourné mon court court-métrage, El bab, et le second, El djinn, en 2010. Aujourd’hui j’anime aussi une rubrique cinéma à la télévision et je présente parfois sur Internet des court-métrages que j’ai appréciés.
Comment parvenez-vous à réaliser vos courts-métrages ?
Le FDATIC (Fonds de Développement de l’Art, de la Technique et de l’Industrie Cinématographique) attaché à l’Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel (AARC) attribue des subventions à des scenarii : on peut y postuler mais les places sont rares. La télévision, à une époque, finançait aussi la création cinématographique, même si elle ne les diffusait pas toujours. Malheureusement aujourd’hui, la télé algérienne estime que ce n’est plus sa vocation. Avant, on nous demandait toujours, à nous, des jeunes réalisateurs : « Pourquoi faire des films dans un pays où on ne peut pas les voir, à cause du manque de salles ? » On leur répondait que c’était du militantisme, pas de la folie. Aujourd’hui on s’est fait une toute petite place. Et on va continuer !
Parlez-nous de votre expérience à la tête du festival de court-métrages de Taghit…
Il s’est tenu deux années, en 2007 et 2008. Il nous a permis d’offrir un peu de visibilité aux films de jeunes cinéastes, au format du court-métrage, et il nous a fait gagner un peu de crédibilité auprès du milieu du cinéma établi. Il a eu un certain succès : nous passions à la télévision, et à présent la presse nous sollicite pour savoir quels sont nos nouveaux projets. Malheureusement c’est un travail colossal, et j’ai dû arrêter pour revenir à la réalisation, ma passion d’origine. Organiser un festival, c’est un autre métier que le mien ! Mais il n’a pas été repris ; c’est dommage que nous n’ayons pas eu d’appui de l’État pour qu’il se poursuive.
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Propos recueillis à Alger par
Constance Desloire
La Matinale.
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Cinéma algérien : prompt rétablissement !
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