Zimbabwe : la BBC dénonce l’existence de « camps de torture » dans des mines de diamant

La BBC a diffusé lundi une enquête révélant l’existence de « camps de torture » dans les mines de diamants au Zimbabwe. L’Union européenne attend plus de preuve pour sanctionner le commerce de diamants en provenance du pays de Robert Mugabe, qui ne cesse de dénoncer l’ingérence occidentale en Afrique.

Le jour de la diffusion du documentaire de la BBC, Mugabe a dénoncé la guerre en Libye. © AFP

Le jour de la diffusion du documentaire de la BBC, Mugabe a dénoncé la guerre en Libye. © AFP

Publié le 9 août 2011 Lecture : 2 minutes.

Pure coïncidence une contre-attaque ? Lundi, la BBC dévoilait l’existence de camps de prisonniers exploités et malmenés par des militaires et des policiers dans la mine diamantifère de Marange, au Zimbabwe. Le même jour, le président zimbabwéen Robert Mugabe traitait l’Otan « d’organisation terroriste » dirigée par des « fous » lors d’une cérémonie en hommage aux anciens combattants de la guerre d’indépendance.

Civils enrôlés de force

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Si la guerre en Libye peut paraître choquante pour certains, les témoignages recueillis par la BBC ne laisseront pas indifférent non plus. Elles montrent des civils enrôlés de force par la police et l’armée et forcés à chercher des diamants. Ceux qui se rebellent ou réclament une part des bénéfices sont conduits dans des camps de torture.

Il en existerait deux, selon la BBC : le « Diamond base » et le camp de Muchena. Des ex-prisonniers s’expriment sous le couvert de l’anonymat. « Ils m’ont frappé sous la plante des pieds avec des branches, et ils m’ont frappé les chevilles avec des pierres », dit un homme. Des pratiques qui dureraient depuis quatre ans. « Rien n’avait vraiment changé entre 2008 et 2010… Beaucoup de gens étaient frappés, ou mordus par les chiens », témoigne de son côté un tortionnaire. Le gouvernement, interrogé sur ces pratiques par la BBC, n’a pas souhaité s’exprimer.

Quelque 200 morts

Les mines de Marange ont été envahies par l’armée en 2008. Cette dernière avait expulsé des milliers de prospecteurs pour  contraindre les civils à y travailler. Quelques 200 d’entre eux avaient péri et le processus de Kimberley, régime international de certification des diamants bruts, avait alors interdit le négoce des diamants de cette région.

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L’Union européenne (UE) plaide pour une reprise des exportations de diamants. L’UE attend donc des preuves de ces dernières révélations avant de préciser sa position. « Nous avons vu des informations d’organisations non gouvernementales sur des supposés camps de torture, il y a même quelques années de cela, mais nous n’avons jamais reçu de preuves solides de l’existence réelle des camps », a affirmé le porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

(Avec AFP)

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