Djamel Eddine Hazourli : « Depuis six ou sept ans, des jeunes émergent »
Manque de moyens, un réseau de diffusion quasi inexistant, des artistes exilés… La création nationale peine à se relever malgré les attentes du public. jeuneafrique.com est allé à la rencontre de ceux qui font ou participent à la vie de ce cinéma algérien pour receuillir leur sentiment sur la situation. Rencontre avec Djamel Eddine Hazourli, animateur radio de l’émission Cinérama.
Cinéma algérien : prompt rétablissement !
Malgré le très petit nombre de salles, les Algériens aiment-ils toujours le cinéma ?
Oui, je le vois aux appels du public ! Il aime qu’on lui raconte le cinéma. Le but de l’émission est de pousser les gens à aller dans les salles mais quand ils ne peuvent pas, ils s’inventent leurs propres images. Les auditeurs, même ceux qui ne sont pas cultivés, se sentent libres de s’exprimer. Beaucoup de femmes qui ne sortent pas de chez elles appellent car elles sont passionnées et curieuses, notamment du cinéma algérien. C’est un art populaire, qui ne nécessite pas de savoir lire ou écrire. Pendant la décennie noire, le cinéma s’est battu contre les idées obscures et Cinérama l’a accompagné. Le ministère de la Culture, en l’absence de salles, a quand même demandé à chaque wilaya d’organiser une semaine du cinéma. Et son succès prouve l’engouement du public.
Comment se porte le cinéma algérien, à votre avis ?
Plutôt bien, beaucoup de jeunes cinéastes se sont révélés ces derniers temps. Ils expriment leurs préoccupations en images et ont des prix pour leurs œuvres. Il y a vingt ans, le cinéma était la chasse-gardée de l’élite mais depuis six ou sept ans, des jeunes émergent. Mais il faut développer les structures, aider la création. Ce serait bien de construire les multiplexes, multiplier les expériences de Constantine ou Tlemcen, où des salles ont été confiées à des jeunes avec succès. Mettre en relation le ministère de la Culture et les associations est aussi important. Et on a de la place pour accueillir des tournages étrangers, ce qui créerait beaucoup d’emplois et d’expériences.
Vous êtes basé à Constantine. C’est une ville de cinéma ?
Oui, c’est la première d’Algérie à avoir présenté un Panorama du cinéma. On a eu par exemple les « Journées du cinéma maghrébin » et la première salle a été créée ici en 1907. Aujourd’hui on a deux ciné-clubs. C’est aussi ici qu’est né le réalisateur Tahar Hannache, un des pères du cinéma algérien.
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Propos recueillis à Alger par Constance Desloire
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