Kenya : quand le mobile banking vient en aide aux victimes de la famine
Face à la sécheresse qui ravage plusieurs zones du Kenya, tout comme la Somalie, Djibouti et l’Ethiopie, les citoyens ont fait preuve d’un formidable élan de générosité.
Alors que le gouvernement kényan enchaîne ratés et communication désastreuse dans cette crise, des citoyens ordinaires ainsi que le secteur privé ont contribué à une levée de fonds. Lancée le 27 juillet, l’opération « Kenyans for Kenya » a déjà réuni près de 500 millions de shillings (3,7 millions d’euros).
3,5 millions de Kényans dans le besoin
À l’origine du projet, l’association des médias kenyans, la Croix-Rouge kényane et plusieurs mastodontes du secteur privé dont l’opérateur de téléphonie mobile Safaricom. Si ce dernier secteur compte pour deux-tiers des dons, plus de 300 000 Kényans, souvent modestes, ont mis la main à la poche, utilisant pour la plupart le système de transfert d’argent par téléphone portable, très répandu dans le pays.
Au total, 3,5 millions de Kényans ont besoin d’une assistance humanitaire selon l’ONU. Ils se concentrent essentiellement dans la moitié nord du pays, dans la région du lac Turkana vers la frontière avec le Soudan du Sud ou plus à l’est, près de la frontière somalienne. Ces régions, qui abritent des populations d’éleveurs de bétail, sont régulièrement touchées par la sécheresse et sont sous-développées par rapport au sud du pays.
Au Sud, des récoltes pourrissent
Cette campagne s’est accompagnée de critiques virulentes contre le gouvernement de coalition kényan, accusé de passivité en amont et décrié pour sa communication calamiteuse.
La mise en accusation du gouvernement est d’autant plus virulente que le Kenya est confronté à un triste paradoxe. Tandis que le nord souffre de la sécheresse, de nombreuses récoltes pourrissent dans plusieurs régions de la moitié sud, faute entres autres de débouchés et de bonnes infrastructures routières.
Scandalisé par cette situation, le principal journal privé du pays, The Nation, a appelé le gouvernement à acheter ces surplus et à les acheminer dans le nord. Avant de conclure dans son éditorial : « Se pourrait-il que les dirigeants en charge soient trop affairés à faire campagne pour s’inquiéter un tant soit peu de ceux qui sont affamés dans le pays ? »
(Avec AFP)
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