Togo : SOS journalistes en danger ?
Les journalistes togolais se mobilisent depuis qu’une source anonyme au sein des services de renseignements a éventé une « machination » qui serait dirigée contre certains d’entre eux.
Ce samedi 6 août, bravant les intimidations et les gaz lacrymogènes des forces de l’ordre, les manifestants ont tenu bon. « Togo, État de terreur », « Touche pas à mon journaliste », « la presse est en danger », « Honte aux assassins », pouvaient-on lire sur leurs pancartes.
Et bien qu’ils ne soient pas arrivés au point de chute initialement prévu pour leur marche, ils ont ironiquement « remercié » les forces de l’ordre de les avoir repoussés jusqu’à l’ambassade de France qui, pour eux, était un lieu symbolique où délivrer leur message.
« C’est l’occasion d’alerter la communauté internationale, à travers le président Sarkozy, pour qu’il puisse dire à ses pairs que le Togo ne doit pas être négligé, que c’est un pays qui a droit aussi au respect des droits de l’homme », lance Carlos Kétohou, président de Journaliste pour les droits de l’homme (JDHO).
Lettre et menaces anonymes
Le 25 juillet dernier, cette association avait sonné l’alarme après avoir reçu une lettre anonyme d’une personne se présentant comme un agent de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR). La lettre faisait état d’un complot contre l’intégrité physique de certains journalistes « jugés très critiques » vis-à-vis du pouvoir. Une « machination » qui serait l’œuvre du colonel Yotrofei Massina, qui dirige l’ANR et dont les journalistes réclament désormais la démission. L’ANR était déjà soupçonnée par des défenseurs des droits de l’homme d’être un lieu de tortures et de traitements inhumains et dégradants à l’encontre des opposants.
Dans un communiqué, le ministre de la Sécurité, le colonel Gnama Latta, a dénoncé des « montages scandaleux » et des « affabulations grotesques » dont l’ANR ferait les frais. « Nous avons trouvé le communiqué du ministre ridicule. Pas un seul instant, il n’a daigné nous inviter pour en discuter. Nous avons informé le chef de l’État Faure Gnassingbé. Silence radio », fustige Francis Pédro Amouzou, membre du collectif SOS Journaliste en danger. « Plusieurs confrères ont reçu de SMS de menaces. D’autres ne dorment plus pratiquement à la maison. Nous devons nous en inquiéter», souligne quant à lui Fernand Ayité, le président dudit collectif.
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